Sécurité, police municipale, armement... A Grenoble, un sondage intrigue après les événements de Mistral

C'est devenu une habitude : l'un de nos journalistes a été sondé, mercredi 9 septembre, par l'institut ViaVoice. Cette fois, il n'était pas question d'intentions de vote en vue d'une élection mais de... sécurité. Un questionnaire intrigant dans le contexte grenoblois.

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"Bonjour Monsieur, je travaille pour l'institut ViaVoice et nous réalisons une étude sur la sécurité à Grenoble. Auriez-vous quelques minutes ?" Quand on est journaliste, voilà qui interpelle. Évidemment, nous avons trouvé les quelques minutes en question. Histoire d'en savoir plus...

Le sondeur enchaîne alors ses questions : considérez-vous que la sécurité est un enjeu prioritaire pour Grenoble ? La police municipale est-elle suffisamment visible au quotidien ? Que pensez-vous des mesures suivantes, faut-il les développer davantage à Grenoble : la vidéosurveillance, l'armement des policiers municipaux, le renforcement des effectifs de cette police municipale ? 

Et de poursuivre, encore : la police municipale doit-elle être équipée d'armes létales ou non-létales ? La sécurité de vos biens et de votre personne est-elle, selon vous, la responsabilité du maire ou du gouvernement ? Avez-vous le sentiment de vivre en sécurité ou non à Grenoble ? 

Un questionnaire éminemment politique, donc. Et qui interroge. Car à la fin de l'entretien téléphonique, le sondeur nous confie agir sur commande de la mairie de Grenoble. Etrange car, en théorie, les instituts de sondage ne dévoilent jamais les commanditaires de leurs études. Et le cabinet d'Eric Piolle, lui, dément formellement. Même démenti au Parti socialiste, chez LREM et chez les proches d'Alain Carignon.

 

La piste du ministère de l'Intérieur


Reste que dans le contexte actuel tout cela demeure mystérieux. Quelques jours après une passe d'armes sécuritaire qui a fait la une dans tout le pays entre Eric Piolle et Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, qui pourrait donc bien avoir intérêt à commander une telle étude ?

Un élu de l'opposition municipale explique, sans avancer de preuve, qu'Eric Piolle pourrait utiliser ce sondage pour infléchir les positions de sa majorité sur les questions de sécurité. Sauf qu'on l'a dit, la mairie dément. Et jusqu'à maintenant, Eric Piolle s'est toujours montré extrêmement fidèle à sa ligne politique sur les questions sécuritaires. Le revirement semble donc peu probable. 
 
Un observateur extérieur, non élu, suggère pour sa part la piste... du ministère de l'Intérieur lui-même. Le maire de Grenoble doit rencontrer Gérald Darmanin fin septembre, à la suite de la polémique de Mistral. Le premier flic de France tenterait-il donc de mettre la pression sur l'édile grenoblois ? Là encore, le ministère, contacté, dément et dit "ne pas être au courant" d'un tel sondage.

Cela en deviendrait presque une mauvaise habitude : ces derniers mois, élections municipales obligent, les études d'opinion ont été nombreuses à Grenoble. Sans que jamais le mystère de leur origine n'ait été percé. Celle-ci, bien que singulière de par son contenu, risque fort de connaître le même sort.

 
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