Cela devient une habitude : l'un de nos journalistes (toujours le même) a de nouveau été sondé par l'IFOP en vue des Municipales à Grenoble. Cette fois encore, seul le nom du candidat LaRem variait dans les questions de l'IFOP. Comme si le parti cherchait à mesurer la notoriété de ses candidats...
Cette fois, malgré les démentis très vite arrivés par SMS, le doute n'est quasiment pas permis... Alors que la République en Marche est en train de choisir son candidat pour les Municipales de mars 2020 à Grenoble, le parti se livre vraisemblablement à un sondage de notoriété auprès des Grenoblois. Coïncidence (ou pas), le nom du candidat investi devait être dévoilé ce mercredi 3 juillet. Il se murmure que cela prendra un peu plus de temps que prévu. Sans doute quelques jours, histoire que l'IFOP puisse analyser les données récueillies au téléphone... Récit d'un questionnaire qui ne laisse pas de place au doute!
"Bonjour, ici l'IFOP..."
Il est 19 heures, je m'apprête à quitter le bureau quand mon téléphone sonne. Un numéro parisien. Ma curiosité l'emporte (quel vilain défaut...), je décroche. Au bout du fil, une demoiselle très sympathique. Elle se présente. Elle travaille pour l'IFOP et aimerait parler à une personne âgée de 18 à 34 ans, inscrite sur les listes électorales à Grenoble. C'est mon cas. La tentation d'en savoir plus est grande, je lui réponds non sans quelques incohérences. Pas question de prendre tout cela au sérieux...
Les premières questions sont plutôt anodines. Age, profession... Me voilà d'ailleurs professeur. Un joli métier. Le mien, journaliste, aurait sans doute fait fuir la demoiselle qui aurait alors douché mon envie d'en savoir plus. Très vite, cependant, le questionnaire entre dans le vif du sujet. Mon interlocutrice me demande si je connais, au moins de nom, les personnalités suivantes : Olivier Noblecourt (ancien adjoint au maire PS), Olivier Six (référent départemental de la République en Marche), Emilie Chalas (députée la République en Marche) et Olivier Véran (député La République en Marche, ex-PS).
"Avez-vous une bonne image d'Olivier Véran ?"
Puis la question s'affine. Il s'agit maintenant de dire si, pour chacune de ces personnalités, mon impression est "très bonne", "assez bonne", "assez mauvaise" ou "très mauvaise". Je réponds. Non sans quelques incohérences volontairement glissées pour fausser un peu les données. Moi aussi, après tout, j'ai le droit de m'amuser...
Et ces incohérences vont peser lors de la question suivante. Cette fois, mon interlocutrice me propose de me projeter le jour du premier tour de l'élection, en mars 2020. Elle me demande de choisir entre une liste La France Insoumise (sans que la tête de liste ne soit mentionnée), une autre du PS menée par la conseillère municipales Marie-Josée Salat, une conduite par le maire sortant EELV Eric Piolle, une autre étiquetée "les Républicains" avec Alain Carignon (qui a pourtant annoncé son intention de ne pas briguer d'investiture...), une liste du Rassemblement national et une dernière, évidemment sous les couleurs de la République en Marche et du Modem. Accrochez-vous!
Une liste commune avec le PS?
Car la question m'est posée quatre fois. A chaque fois, les mêmes listes me sont présentées. Seule une change : celle de LaRem. Lors de la première question, la candidate tête de liste est Emilie Chalas. Lors de la seconde question, le candidat est Olivier Six. Cela tombe bien, tous deux postulent afin d'être investis. Lors de la troisième puis de la quatrième question, les choses deviennent bien plus surprenantes. D'abord parce que l'IFOP teste des personnalités qui, officiellement, ne sont pas candidates : Olivier Noblecourt et Olivier Véran. Ensuite, parce que désormais, ces deux candidats "surprises" sont testés à la tête d'une liste qui regrouperait LaRem, le Modem... mais aussi le PS! Exit donc Marie-Josée Salat, actuelle conseillère municipale PS. Exit également Cécile Prost, non testée, alors qu'elle candidate officiellement pour l'investiture. Ce n'est pas très élégant...
Viennent enfin deux ultimes questions : pour qui avez-vous voté à la présidentielle de 2017 et aux municipales de 2014? Deux questions qui confirment qu'en plus de tester la notoriété de ses potentiels candidats, la République en Marche chercherait sans doute à connaître la sociologie et l'origine de son électorat grenoblois pour, ensuite, mieux affiner sa stratégie. Ironie du calendrier, au moment où l'IFOP m'a appelé, les auditions des candidats à l'investiture étaient toujours en cours. De source sûre, celle d'Emilie Chalas venait de commencer...