La campagne de l'élection législative partielle a commencé pour les candidats de la première circonscription de l'Isère, après la démission du député Hugo Prevost, accusé de violences sexuelles. Tous ont commencé à tracter tandis que la date du scrutin n'a pas encore été fixée.
Pour les candidats de la première circonscription de l'Isère, la campagne de l'élection législative partielle a bien débuté. Les cinq candidats en lice ont commencé à tracter sur les marchés et à échanger sur leurs idées.
La circonscription doit choisir un nouveau député après la démission du député insoumis Hugo Prevost, début octobre, accusé de violences sexuelles. La date du scrutin, elle, n'a pas encore été fixée.
L'insécurité occupe une place importante dans cette campagne. Cette circonscription, qui s'étend du Grésivaudan au centre de Grenoble, a été marquée récemment par des fusillades à répétition sur fond de narcotrafic.
Nathalie Béranger, candidate pour les Républicains
Élue d'opposition à la mairie de Grenoble et conseillère régionale, Nathalie Béranger est candidate pour Les Républicains. Au micro de France 3 Alpes, elle atteste : "Sur le plan de l'insécurité, il y a vraiment des choses à faire. Aujourd'hui, on est arrivé au bout du bout".
Elle fustige la position de l'édile écologiste actuel de Grenoble, Eric Piolle, sur le sujet : "Aujourd'hui, le maire a des pouvoirs aussi pour régler les problèmes d'insécurité. On ne peut pas se dire que c'est l'affaire de l'Etat et que ce n'est pas de notre compétence. Il faut que tout le monde se mette autour de la table. Toutes les collectivités, tous les acteurs doivent se mettre autour de la table pour régler ce problème-là."
Dans ses échanges avec les électeurs, elle pointe aussi une revalorisation du pouvoir d'achat : "J'estime que le Smic est trop bas, on ne survit pas avec 1 300 euros par mois."
Alexandre Lacroix, candidat UDR-RN
Un constat sécuritaire qui est au cœur de la campagne du candidat pour l'Union des droites pour la République (UDR) et le RN, Alexandre Lacroix. Depuis la place André Malraux, près du centre-ville, il explique : "Vous avez eu une tuerie à 50 mètres, et de nombreuses vacances commerciales de locaux, des tags de partout. Donc ça montre que nous sommes un territoire qui commence à être dévasté, dégradé avec une forte insécurité."
Il ajoute : "Il faut déjà essayer de stopper l’hémorragie et empêcher que la dégradation de cette ville au potentiel de dingue se propage sur le reste de la circonscription." Parmi ses mesures annoncées, il met en avant la volonté de renforcer la présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre et la mise en place, sur le plan économique, de la retraite par capitalisation.
Il espère obtenir plus que les 17,4 % récoltés au second tour du dernier suffrage. Le chef d'entreprise s'était déjà présenté aux précédentes élections et s'était classé troisième du second tour, en juillet dernier.
Lyes Louffok, pour le Nouveau Front Populaire
Certains candidats décident aussi de mettre l'accent sur des problématiques sociales et plus particulièrement sur les droits de l'enfant. Le militant de cette cause, Lyes Louffok, a été désigné par LFI pour représenter le Nouveau Front Populaire.
"J'ai beaucoup travaillé sur les questions de droits à l'enfance, de défense de droits des enfants. Je fais partie de ces personnes qui sont convaincues que des enfants en conflit avec la loi, sont des enfants en danger, qu'il nous faut protéger et pour cela, il faut donner les moyens aux familles, aux parents de pouvoir assurer pleinement leurs responsabilités parentales et ça passe par leur donner le moyen de satisfaire à leurs besoins fondamentaux", déclare-t-il.
La candidate du Nouveau Front Populaire à Matignon, Lucie Castets, avait un temps envisagé de se présenter dans cette circonscription, avant d'y renoncer, "les conditions" à sa candidature "n'ayant pas été réunies". Candidat dans le Val-de-Marne en juin dernier, Lyes Louffok avait été battu au second tour par le candidat des Républicains, Sylvain Berrios.
Un communiqué LFI mentionnait sa volonté de mettre en place une "grande réforme de l'Aide sociale à l'enfance", un combat "urgent et essentiel". Lors de sa tractation, il a également mis en avant des mesures pour augmenter le pouvoir d'achat.
Hervé Gerbi au centre
Avocat médiatique, Hervé Gerbi a lui aussi décidé de se lancer dans la bataille des législatives. Il a assuré vouloir "rassembler autour du bloc central".
Interrogé lors de sa tractation, il déclarait : "On voit bien que notre circonscription, que notre ville, aujourd'hui est en panne de véritable consensus, sans sécurité, avec une politique écologique qui écrase la capacité d'entreprendre. Et bien finalement, on appauvrit, mais pas qu’économiquement parlant, socialement, mais aussi culturellement."
Et d'ajouter : "Il y a une bataille à mener qui part de Grenoble et il faut aller dans ces quartiers où il y a peu de rencontres avec des politiques, il faut aller parler à tout le monde."
Dans un territoire touché par la violence, les solutions, les approches divergent souvent. Mais les candidats semblent partager le même objectif : recréer un lien entre les institutions et les citoyens pour répondre à l'insécurité ambiante.
Camille Gailliard-Minier pour Ensemble pour la République
Pour Camille Galliard-Minier, "le consensus" est la méthode défendue dans sa campagne. Ancienne suppléante d'Olivier Véran en 2017 et également députée de 2020 à 2022, elle est candidate pour Ensemble pour la République.
Olivier Véran a, quant à lui, annoncé début novembre qu'il ne se représenterait pas dans cette circonscription.
Lors de cette première tractation, elle a réaffirmé sa ligne centriste. "Je viens avec des valeurs de sociale-démocrate. Ça veut dire, aujourd'hui, de dialoguer et apaiser, ne pas être dans un clivage. Ce sont les valeurs d'humanisme, de justice sociale, de placer l'humain au centre de toute action, c'est ce que j'ai fait quand j'étais avocate, même si ce n'était pas un engagement politique. C'est ce que j'ai fait aussi lorsque j'ai créé une fondation à Grenoble qui faisait ce lien entre entreprises et associations."
La date exacte de ce scrutin qui devrait avoir lieu courant janvier 2025 n'est toujours pas connue.