Témoignage. "On a de la mortalité et ça ne s'arrête pas" : éleveur en Isère, il a perdu un tiers de son troupeau infecté par la fièvre catarrhale

Publié le Mis à jour le Écrit par Joane Mériot et Grégory Lespinasse
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La fièvre catarrhale ovine poursuit sa progression en Isère, faisant basculer le nord du département en zone régulée préventive. Face au taux de mortalité élevé chez les animaux malades, des restrictions ont été prises. Les éleveurs, eux, sont de plus en plus inquiets.

Jean-François Gourdain est éleveur dans la vallée de Bièvre-Valloire à Saint-Siméon-de-Bressieux. Son exploitation fait partie de celles infectées en premier, dans le département, par la fièvre catarrhale. Depuis le 8 août, il vit un cauchemar.

Il y a quelques jours, il a encore découvert une brebis morte dans son troupeau : "On en a régulièrement, explique l’éleveur, même si ça s’est calmé ces derniers jours. Moralement, ça devient compliqué, car ça ne s’arrête pas, depuis le 5 août, on a de la mortalité et ça ne s’arrête pas. On est épuisés." 

43 bêtes décédées depuis début août

Sur ces 155 bêtes, 43 sont mortes et aujourd’hui près de 70 % de son troupeau est infecté par la fièvre catarrhale : "En ayant perdu 43 bêtes, on a perdu environ 20 000 euros déjà et le chiffre d’affaires de l’année prochaine va être fortement impacté également", nous dit Jean-François Gourdain.

"Les brebis sont infertiles, pour combien de temps, on ne sait pas, et on ne sait pas quand elles vont reprendre, poursuit l'éleveur. Ce qui veut dire que sur la filière ovine, on risque de manquer de beaucoup d’agneaux, on ne sait pas s’il y aura des agneaux pour Pâques." 

La maladie, aussi appelée maladie de la langue bleue, est propagée par des moucherons piqueurs.

"Cette contagion est apportée par un moucheron qui est porteur de la maladie et qui pique les brebis, explique le producteur. Ce n’est pas contagieux entre elles, ce n’est pas contagieux pour l’homme, mais le moucheron va piquer une bête malade infectée et il va transmettre l’affection aux autres."

Les animaux malades peuvent présenter des symptômes tels que de la fièvre, des œdèmes, des boiteries ou une cyanose de la langue chez les petits ruminants, menant jusqu'à la mort dans certains cas.

Limiter les déplacements 

La préfecture de l’Isère a annoncé récemment créer une zone régulée dans 289 communes du nord du département et restreindre les mouvements d’animaux. Un coup dur pour les agriculteurs à l’approche des grandes foires d’automne.

Jean-François, lui, a déjà renoncé à celle de Beaucroissant : "On ne se sent pas d’amener nos bêtes et de les perdre là-bas. On peut avoir une brebis saine aujourd’hui et morte dans trois jours. Donc, honnêtement, on a préféré dire non cette année."

Continuer à consommer pour soutenir les éleveurs 

Les éleveurs tiennent toutefois à rappeler que cette maladie n’a aucune incidence sur la qualité des denrées issues des troupeaux, mêmes malades : "Si les gens veulent nous soutenir, soutenir les filières, que ce soit en viande ou en lait, c’est en continuant à consommer, il n’y a aucun risque sur la consommation, il n’y a aucun risque de transmission de maladie, car même entre elles, elles ne se transmettent pas la maladie", conclut l’éleveur. 

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