Fièvre catarrhale ovine : la moitié nord de l'Isère entre en zone régulée préventive

La fièvre catarrhale ovine poursuit sa progression en Isère, faisant basculer le Nord du département en zone régulée préventive. Des restrictions entrent ainsi en vigueur dans quelques centaines de communes pour les mouvements d'animaux d'élevage, faisant peser de nouvelles contraintes à la veille de la foire de Beaucroissant.

L'épidémie gagne du terrain. Le Nord de l'Isère est concerné par l'extension de la zone régulée préventive de la fièvre catarrhale ovine (FCO) qui sévit dans le département. Cette zone s'étend ainsi à 289 communes de la moitié nord du département jusqu'à Moirans, Vinay ou encore Le Pont-de-Beauvoisin où des restrictions entrent en vigueur pour les mouvements d'animaux d'élevage.

Le dispositif est mis en place pour tenter d'endiguer le stéréotype 3 de la FCO, particulièrement virulent, apparu aux Pays-Bas fin 2023. La maladie virale a circulé en Europe avant d'atteindre le nord-est de la France début août, poursuivant sa propagation dans le sud du pays.

Les mouvements d'animaux restreints

Cette affection, propagée par les moucherons piqueurs, touche les ruminants - ovins, bovins et caprins -, faisant des ravages dans les cheptels français. Mais elle n'est pas transmissible à l’homme et n'a pas d’incidence sur la qualité sanitaire des denrées. Les animaux malades peuvent présenter des symptômes tels que de la fièvre, des œdèmes, des boiteries ou une cyanose de la langue chez les petits ruminants, menant jusqu'à la mort dans certains cas.

Outre la FCO 3, le stéréotype 8 de la maladie - qui provoque des symptômes similaires - sévit également "dans tout le département", souligne la préfecture de l'Isère. "Cette épidémie cause de nombreux morts", peut-on lire sur le site du Groupement de défense sanitaire (GDS), avec notamment un taux de mortalité doublé chez les ovins qui sont les plus touchés par la maladie.

Depuis samedi 31 août, des "règles de gestion spécifiques pour les mouvements d'animaux" sont entrées en vigueur dans le Nord-Isère. Ainsi, les mouvements depuis la zone régulée sont restreints, les ruminants devant faire l'objet d'un traitement de désinsectisation 14 jours avant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif.

Des questions autour de la foire de Beaucroissant

Quant aux ruminants provenant de zone indemne, ils "ne peuvent pas participer à une manifestation, exposition ou foire ayant lieu en zone régulée", écrit la préfecture. Une mesure qui sème le trouble à quelques jours de l'ouverture de la foire de Beaucroissant, grande manifestation agricole regroupant près de 700 bêtes chaque automne. La commune, qui se trouve en zone régulée préventive, va accueillir l'événement du 13 au 15 septembre avec la foire au bétail le jour de son ouverture.

Les organisateurs doivent prendre contact dès lundi avec la dizaine d'éleveurs exposant des animaux sur la foire. "C'est assez contraignant pour nous, souligne le maire de Beaucroissant, Antoine Reboul. Le syndicat des éleveurs ovins du Nord-Isère a déjà annoncé qu'il ne participerait pas à la foire."

Malgré cette déconvenue, la foire au bétail du vendredi devrait malgré tout être maintenue. "Il y a des chevaux, des bovins et des petits animaux comme des chiens ou des chats. Les moutons sont, finalement, un petit secteur sur la foire d'automne", ajoute Antoine Reboul.

L'accent sera donc mis sur les contrôles sanitaires des animaux pour que cette nouvelle édition se déroule sans encombre. "La foire d'automne a vécu plus de 800 ans sans drame, il nous appartient de maîtriser la sécurité et l'aspect sanitaire pour que cela continue", résume le maire.

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