À quelques jours du premier tour des élections législatives, France 3 Alpes est allé à la rencontre des étudiants sur le campus de l'université Grenoble Alpes. Se sentent-ils concernés par ce scrutin ? Quels sujets les préoccupent, au point de faire basculer leur vote ? Lors des précédentes législatives, en 2022, 75% des 18-24 ans se sont abstenus.
Après la dissolution de l'Assemblée nationale, les Français et les Françaises sont à nouveau appelés à voter, les 30 juin et 7 juillet prochains, lors d'élections législatives anticipées.
Lors du précédent scrutin, en 2022, chez les 18-24 ans, trois électeurs sur quatre se sont abstenus au premier tour, selon l'Ifop. Pour les Européennes 2024, le taux d'abstention des 18-25 ans est monté à 60%.
À quelques jours du premier tour des législatives, France 3 s'est rendu sur le campus de l'université de Grenoble Alpes (Isère) pour échanger avec les étudiants.
Êtes-vous concernés par ces élections législatives ?
"Quand Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée, je me suis dit : 'Là, il va y avoir un problème', lâche Lisa, 20 ans, étudiante en mécanique. C'est vraiment un tournant. Je trouve que c’est un moment historique : soit c’est l’extrême droite qui gagne, soit c’est l’union de la gauche. Je ne pense pas qu’il y ait trop d’entre-deux."
L'abstentionnisme d'une partie des jeunes électeurs inquiète les plus politisés d'entre eux. "J'ai une grosse peur de ce qui peut se passer si d’autres personnes ne participent pas, confie Coline, 26 ans, étudiante en master d'architecture. Aussi parce que je me sens concernée sur pas mal de points. Notamment les droits des personnes atteintes de handicap, étant moi-même handicapée."
Pour Rose, 20 ans, inscrite en sciences de l'éducation, les élections législatives représentent un double enjeu : "Ça implique tous les citoyens parce que ce sont des décisions pour le fonctionnement de tous les services publics qui existent autour de nous. Et puis je me sens impliquée plus personnellement parce que je suis une femme, je suis queer, je suis étudiante. Donc forcément, certaines décisions politiques peuvent largement m’impacter."
@france3aura À quelques jours du premier tour des élections #législatives, France 3 Alpes est allé à la rencontre des #étudiants sur le campus de l'université Grenoble Alpes. Se sentent-ils concernés par ce scrutin ? Quels sujets les préoccupent, au point de faire basculer leur vote ? Lors des précédentes législatives, en 2022, 75% des 18-24 ans se sont abstenus. Jonas (étudiant en école d'ingénieur), Coline (étudiante en architecture) et Lisa (étudiante en mécanique) ont répondu au micro de Marion Chevalet et de Juliette Pommier. Lire notre article ▶️ bit.ly/campus-legislatives
♬ son original - France 3 AURA
Quels sont les sujets qui vous préoccupent ?
"L’environnement passe en premier, tranche Jonas, 20 ans, étudiant ingénieur. Après, toutes les thématiques associées à l’immigration ou à l’économie, ce sont des sujets qui m’intéressent, mais je les comprends beaucoup moins, puisque j’ai passé beaucoup moins de temps à les étudier. Donc j’aurais plus de mal à faire mon choix en me basant sur ces notions-là."
Les étudiants rencontrés mettent aussi en avant les problématiques qui les touchent directement, à l'instar de Coline, 26 ans : "La précarité grandissante, que ce soit avec l’inflation, ou avec la diminution des bourses. L'année dernière, j’ai perdu quatre échelons, pour une prime que ma mère, qui est parent isolée, a perçue. Pareil, je le vois avec ma grand-mère retraitée qui a du mal à finir ses fins de mois."
"C’est nécessaire que les ministres soient concernés par les problématiques qu’ils gèrent, qu’ils n’aient pas des plaintes ou des procès en cours", poursuit Rose. En parallèle de son cursus en sciences de l'éducation, la jeune femme est surveillante dans un lycée. À travers cette expérience, elle dit avoir réalisé "à quel point les politiques nationales peuvent influencer sur l’éducation des futures générations".
Comment vous renseignez-vous sur les candidats et leurs programmes ?
Sur les réseaux sociaux, Coline "essaie toujours de mettre en parallèle plusieurs informations, d'aller sur plusieurs comptes en même temps, pour voir différentes transcriptions de ce qui est dit." Idem pour Rose, qui s'est "amusée à lire l'entièreté des programmes", "avec un ami".
La place de l'entourage revient, elle aussi, fréquemment dans les réponses des étudiants interrogés. "Avec ma mère, on parle d’idées. Avec mon père, qui est très politisé, on parle très régulièrement [des élections], on a souvent des débats, partage Lisa, 20 ans. Pour les législatives, on a pas mal discuté avec mes amis proches. Sinon, ce n'est pas un sujet qu'on évoque régulièrement, ce n'est pas le truc dont on a envie de parler."
Si leurs sources d'information divergent, les étudiants interrogés s'accordent sur l'envie de "diversifier [leurs] sources". "Lire les programmes officiels, essayer d’évaluer la pertinence de ces programmes..., précise Jonas, 20 ans. J’essaie de me porter sur des études faites par des gens issus du monde académique, et j’essaie de lire des choses qui n’ont pas été éditées par des Français, pour avoir un peu plus de chances de tomber sur quelqu’un d’impartial."