Yassine Lakhnech a été réélu président de l'Université Grenoble-Alpes lors d'un conseil d'administration qui s'est tenu ce jeudi 16 mai. Il a été réélu au deuxième tour avec 22 voix sur 41 devant son unique rival, le professeur Konstantin Protassov.
Yassine Lakhnech a été reconduit dans ses fonctions de président de l'Université Grenoble-Alpes (UGA) pour les quatre prochaines années. Le président de l'établissement a été réélu ce jeudi 16 mai lors d'un Conseil d'administration qui s'est réuni en salle de conférence Jacques-Cartier dans le bâtiment de la Maison des langues et des cultures.
Réagissant à sa réélection, Yassine Lakhnech s'est dit "conscient de la responsabilité" tout en promettant de "travailler avec tout le monde dans un esprit d’ouverture afin de construire l’Université Grenoble-Alpes pour le bien des citoyens du territoire, des étudiants et du personnel".
"Un scrutin très serré"
Deux candidats étaient en lice pour la présidence de l'UGA : Yassine Lakhnech, chercheur en informatique et mathématiques et Konstantin Protassov, professeur de physique. Et c'est finalement le président sortant qui a été réélu au deuxième tour avec 22 voix sur 41.
"C'est la présidence qui était attendue. C'est important puisque ça oriente la politique mise en place à l'université pour les quatre prochaines années. Dans l'ensemble, c'est une élection qui s'est plutôt bien déroulée avec un scrutin qui était tout de même très serré. Ce qui montre qu'il va falloir collaborer avec toutes les forces en présence. Ça promet en tout cas un mandant intéressant", explique Samuel Sakpa, étudiant faisant partie de la liste Uni qui soutenait le président sortant.
Avant l'élection de ce jeudi, un scrutin organisé du 9 au 11 avril dernier avait recueilli les votes de plus de 10 000 étudiants et 5800 personnels, permettant à la candidature du professeur Konstantin Protassov d'arriver en tête avec 8 sièges au conseil d'administration devant celle de Yassine Lakhnech qui a obtenu 6 sièges.
Mais outre ces représentants des personnels et des étudiants, le conseil d'administration est également composé de personnalités "extérieures" nommées par des organismes de recherche et des collectivités territoriales. Et ce sont elles qui ont fait penché la balance ce jeudi matin.
"Ce résultat est très amer"
Si le candidat Konstantin Protassov n'a pas souhaité "réagir à chaud" à l'élection de ce jeudi, pour Robinson Rossi, président de l'Union étudiante Grenoble (UEG) soutenant la candidature du professeur de physique, ce résultat "est très amer". "C’est une élection où ce sont les personnalités extérieures qui ont décidé de l’avenir de l’université à la place du vote des personnels et des étudiants. Les étudiants ont voté en grande majorité - 57 % - contre la nouvelle candidature de Yassine Lakhnech", se désole-t-il.
"Quand on a parlé aux étudiants du manquement à la déontologie, les étudiants ont clairement voté pour un autre président, et nous sommes désabusés face à des votes qui sont imposés par d’autres", a-t-il poursuivi.
En février, le président Yassine Lakhnech avait déjà été réélu à la tête de l’UGA avant que cette réélection ne soit finalement annulée par le tribunal administratif. En cause, l'envoi d'un e-mail très critiqué à l'égard de son ancien rival, deux jours avant l'élection "de nature à avoir altéré la sincérité du scrutin", avaient conclu les juges.
Dans l'intervalle, un administrateur provisoire avait été nommé pour organiser ces nouvelles élections et gérer les affaires courantes de l'université pendant trois mois.
"Associer davantage les personnels et étudiants"
Une réélection de Yassine Lakhnech qui inquiète Robinson Rossi : "On sait notamment qu’on a l'acte 2 de l’autonomie des universités qui vient dans les années de ce mandat. On sait que cela va entraîner des hausses des frais d’inscription. C’est pour cela qu’on continuera à combattre Yassine Lakhnech dans les instances et à se mobiliser en dehors puisqu’on aura besoin de ça pour défendre les droits étudiants", a conclu Robinson Rossi.
De son côté, Yassine Lakhnech a affirmé ce jeudi ne plus souhaiter "regarder le passé" mais plutôt tirer "les leçons qui s’imposent". "Je regarde l’avenir et la construction de l’UGA et surtout le meilleur pour le personnel et les étudiants (...) maintenant, je vais passer à un fonctionnement qui associe davantage les personnels et étudiants dans la concertation, la discussion et le dialogue", a promis le président réélu.
