Sept détenus de la prison de Grenoble-Varces ont obtenu l'autorisation du juge pour aller randonner dans les montagnes iséroises. Une de nos équipes a pu les suivre. Reportage.
Un sas entre la détention et la liberté. Le temps d’une journée, sept détenus du centre pénitentiaire de Grenoble-Varces ont pu s'échapper de leur quotidien et voir au-delà des couloirs de la prison. Ils ont obtenu l’autorisation du juge d'application des peines pour faire une randonnée d'une dizaine de kilomètres au cœur des massifs isérois.
Une journée qu’ils attendaient impatiemment. "La prison, c’est la perte totale de liberté, on reste dans 8 mètres carrés, et ça pendant 22 heures par jour. Et même si on sort, on sort dans une cour bétonnée. Au final, c’est qu’une cellule un peu plus grande", confie un détenu.
Ça permet d’évacuer un peu les choses que l’on cumule entre quatre murs.
Un détenuà France 3 Alpes
Sur les sentiers, au fil de la randonnée, les regards s’élargissent et les langues se délient : "Si j’avais été seul, j’aurais fait demi-tour, c’est certain. Jamais je n’aurais pu monter jusque-là. Ce qui m’a donné la force, c’est la force du groupe. Le fait de marcher à deux, ensemble, de marcher côte à côte, tu te vides, tu dis ce que tu as au fond du cœur", avoue un détenu. "Ça permet d’évacuer un peu les choses que l’on cumule entre quatre murs. C’est un défouloir, c’est mieux qu’un sac de boxe", ajoute un autre.
Un pas vers la réinsertion
Les sept détenus sont encadrés par un surveillant en civil, deux moniteurs de sport, deux conseillers d'insertion et des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. "Il y a des choses qu’on ne maîtrise pas, des choses qui resteront ancrées sur leur parcours de vie. Et il y a des choses sur lesquelles ils peuvent encore agir et c’est le présent, c’est le maintenant. S'ils ont cette volonté et qu’ils sont accompagnés, parce que ce n’est pas simple, ils peuvent faire de grandes choses," explique Hélène Roger, une conseillère d'insertion du centre pénitentiaire de Varces.
Ces détenus, si tout se passe bien, retrouveront leur liberté dans les deux ans qui viennent. "L’important, c’est d’être conscient de ses erreurs, de ce qu’on a fait et de se dire qu’on ne va pas les réitérer et que l’on va enfin profiter des bonnes choses que la vie nous offre. La prison n’en fait pas partie", conclut l'un d'entre eux.