Sixtine a pris ses quartiers au pied du Vercors. Star des réseaux sociaux, ce veau limousin, né avec six pattes et qui risquait l’abattoir, a été sauvé grâce à la mobilisation d’associations et de citoyens. La petite génisse est finalement arrivée ce dimanche 17 septembre dans son nouveau refuge en Isère.
A 17 heures, ce dimanche 17 septembre, Sixtine a intégré son nouveau foyer, une ferme située au pied du Vercors, en Isère. Très vite à l'aise parmi ses congénères, ce veau limousin va désormais vivre une retraite sereine, après plusieurs semaines d’incertitude quant à son avenir. En effet, après être née avec une malformation rarissime, la génisse a évité de justesse l'abattoir pour finalement intégrer le "Troupeau du Bonheur".
Sixtine, un destin hors du commun
La génisse est née dans une ferme aveyronnaise en septembre 2022. Atteinte d’une maladie rare, la polymélie (qui touche 1 bovin sur 25 000), Sixtine avait six pattes, dont deux étaient situées juste derrière la tête. Opéré, le veau limousin avait été remis à son éleveur, mais son histoire avait déjà ému la toile et les médias. "On a eu des dizaines de mails et de coups de téléphone pour nous demander ce qu’allait devenir ce veau" expliquait Alice de Bezombes, qui a participé à l’intervention chirurgicale, à France 3 Occitanie.
En pleine santé, le veau était revenu dans sa ferme de Saint-Geniez-d’Olt-et-d’Aubrac. Son éleveur décide alors de le vendre pour sa viande… Direction l’abattoir. S’en suit une mobilisation sans précédent. Le journaliste Hugo Clément relaie l’affaire sur les réseaux sociaux, une pétition est lancée, recueillant plus de 28 000 signatures. Cette mobilisation sauvera une seconde fois le veau d'une fin tragique. "L’éleveur a accepté de vendre son animal à une association de protection des animaux" expliquait le Dr de Besombes.
Une vie au cœur du Troupeau du Bonheur
"Après discussions avec l’éleveur, via la clinique vétérinaire, celui-ci a accepté que l’abattoir ne soit pas la destination finale pour ce veau né avec deux pattes supplémentaires" se félicite l’association OABA (Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoir), expliquant que le veau intègrera à vie un "Troupeau du Bonheur", en Isère, où elle vivra jusqu'à sa mort naturelle.
"C’est une belle histoire" souffle Lily, en train d'assister à l'arrivée de Sixtine dans le Vercors. Cette donatrice aide deux autres vaches, Belle-Ile et Hercule, un Abondance, qui lui, aussi a échappé à l’abattoir. "Je recueille beaucoup d’animaux, mais il est difficile pour moi de garder les vaches et j’ai eu la chance de tomber sur l’association OABA qui m’a aidée à trouver ce refuge" explique cette amoureuse des animaux. Ce refuge appartient à un éleveur passionné, Jean-Pierre. "Certains collègues me disent qu’avec ce 'Troupeau du Bonheur', je ne produis rien, pas de viande, pas de lait" relate celui qui vient de recueillir Sixtine, "et je leur réponds modestement que je produis du bonheur".
L'association, qui rayonne sur toute la France, travaille avec des fermes partenaires. Ce "Troupeau du Bonheur" accueille actuellement "plus de 500 pensionnaires, en majorité des moutons, des vaches, des bœufs, des chèvres et des boucs, mais aussi des chevaux et des ânes, des cochons et des volailles" peut-on lire sur leur site internet. Tous ces animaux ont été victimes de mauvais traitements, ou d’abandon de soins.
"La jeune génisse pourra ainsi vivre sereinement parmi les autres bovins secourus" poursuit l’association. Sixtine peut désormais vivre une vie paisible, loin de toute menace, et bien entourée.