VIDÉO. Escorte des bus de supporters, tensions entre ultras : comment la police assure la sécurité des matches de foot à haut risque

Maintien de l'ordre, lutte contre le trafic de drogue, recueil de plaintes… France 3 Alpes a pu, durant plusieurs jours, suivre le quotidien des policiers de Grenoble au sein de différentes unités. Parmi leurs missions : assurer la sécurité lors des matches de foot pour éviter les heurts entre supporters rivaux, depuis l'arrivée des bus jusqu'à leur départ.

Jour de match à Grenoble. Le GF38 affronte Saint-Etienne sur la pelouse du stade des Alpes, mardi 23 avril. Une rencontre à haut risque en raison des tensions historiques entre les groupes de supporters ultras des deux clubs de Ligue 2. Quelque 200 policiers sont mobilisés pour assurer le maintien de l'ordre tout au long du match.

Pendant que le public grenoblois arrive, quelques kilomètres plus loin, l'heure est aux dernières recommandations pour les supporters de l'ASSE avant qu'ils ne soient escortés par la police aux portes du stade. "Si vous prenez un impact, on ne s'arrête pas, on continue la progression. Vous maintenez vos passagers autour du minibus", prévient le commandant Tony Abecassis, chef d'état-major départemental, en charge du dispositif de sécurité ce soir-là.

Les bus de supporters arrivent au compte-goutte sur un grand parking à l'écart de l'autoroute A48 où ils attendent le départ du convoi. L'heure tourne. Le départ doit impérativement intervenir à 19 heures mais des véhicules manquent encore à l'appel. "Quand on va devoir partir, cela va se faire dans un instant très court, donc il faut que tout le monde soit là pour qu'on n'ait pas à courir après les gens et qu'on ne prenne pas de retard", explique le commandant Abecassis.

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Convoi des bus de supporters, zones tampon : comment la police encadre les matches de foot sous tension ©France Télévisions

Le difficile convoi des bus de supporters

Des bus en retard, d'autres arrivant au mauvais endroit : les imprévus s'enchaînent et risquent de perturber toute une organisation millimétrée. "Si un bus a vraiment du retard, décision va être prise soit de l'attendre, soit de constituer le cortège avec le risque qu'il ne puisse pas entrer au niveau du stade", ajoute le chef d'état-major.

Il est 19h15 et les derniers bus sont finalement arrivés à temps. Direction le stade des Alpes, en plein cœur de Grenoble, sous escorte policière. "Dans le premier groupe de bus, on a des ultras. Dans les deux derniers, c'est des supporters normaux, puis arrive la vague des 14 minibus", détaille le policier à la radio pour prévenir ses collègues postés devant le stade.

Le commandant Abecassis est sur le qui-vive, en particulier au moment de traverser le centre-ville. La visibilité est réduite et les bus stéphanois pourraient se faire caillasser par des supporters du GF38. L'arrivée au stade des Alpes se fait finalement sans incident. Reste à canaliser les flux de supporters.

Des zones tampon sont instaurées aux abords de l'enceinte sportive pour éviter que Stéphanois et Grenoblois se croisent avant le match. Puis le coup d'envoi est donné à 20h45 dans une ambiance bon enfant. A l'intérieur, la sécurité est assurée par les stadiers mais les policiers restent postés aux entrées, prêts à intervenir en cas d'incident.

Tensions en tribune

Au bout de 10 minutes de jeu, les premières tensions apparaissent. Des fauteuils volent dans les tribunes stéphanoises. Les policiers s’avancent mais, finalement, n’interviennent pas. "Les dégradations sont légères, il n'y avait pas de potentialité de risque pour les supporters adverses", justifie le commandant Tony Abecassis.

Un autre incident est vite déjoué. Des supporters de l'ASSE qui s’étaient immiscés dans la tribune des Grenoblois sont raccompagnés à leur place avant que la situation ne dégénère. Le coup de sifflet final est donné à 22h30 sur un score de 2-0 pour Saint-Etienne. Les supporters des Verts célèbrent la victoire à la sortie du stade tout en regagnant leur bus.

Tant qu'on n'aura pas passé la barrière de péage, on ne baissera pas la garde.

Tony Abecassis, chef d'état-major départemental en charge du dispositif de sécurité

"Pas de blessé ni d'un côté ni de l'autre, pas de dégâts sur les bus et un match qui s'est bien passé avec le moins de casse possible", résume le chef d'état-major en dressant un premier bilan de cette soirée. Seul un stadier a été très légèrement blessé après un jet de siège en plastique. Il n'a pas été transporté à l'hôpital.

Mais les policiers doivent encore escorter les bus stéphanois jusqu'à la sortie de Grenoble. Derniers moments sous tension. L'itinéraire du retour est modifié in extremis. "Au dernier moment, on a détecté la présence de supporters grenoblois qui auraient pu perturber le cortège. Tant qu'on n'aura pas passé la barrière de péage, on ne baissera pas la garde", assure le policier.

Le convoi atteint le péage de Voreppe à minuit passé. La mission des policiers s'achève avec un sentiment de satisfaction, celui d'avoir évité tout incident majeur malgré les risques d'affrontements qui planaient sur cette soirée de match.

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