L'autoroute A48 comporte, depuis ce mercredi, une voie dédiée au covoiturage entre Voreppe et Saint-Egrève, près de Grenoble. Elle doit permettre de réduire les embouteillages et inciter les automobilistes à passer au covoiturage pour lutter contre la pollution de l'air.
Très attendue, la voilà inaugurée. La nouvelle voie dédiée au covoiturage sur l'A48, dans l'agglomération de Grenoble, a accueilli ses premiers automobilistes dans la matinée du mercredi 30 septembre. Elle se trouve sur la voie de gauche de l'autoroute - pas sur une nouvelle voie - et s'étend sur une portion de 8 kilomètres entre la barrière de péage de Voreppe (Isère) et Saint-Egrève, dans le sens Lyon-Grenoble.
Pour l'emprunter, les usagers doivent être au moins deux à bord de leur véhicule. Les véhicules à très faible émission - électriques, hydrogène et hybrides rechargeables - ainsi que les taxis sont également les bienvenus. Des capteurs détectent le nombre de personnes présentes à bord pour éviter les abus.
Cette voie ne sera activée qu'aux heures de pointe pour limiter les embouteillages qui sont légion sur ce tronçon. Les automobilistes en seront informés par l'affichage d'un losange blanc sur le panneau lumineux au-dessus de la route. L'idée est d'inciter les automobilistes à ne plus prendre leur voiture seul pour, sur le long terme, réduire les émissions polluantes.
Gain de temps ?
La promesse du groupe APRR, c'est aussi un gain de temps d'environ 10 minutes sur ce trajet. Au jour de l'ouverture, le trafic était fluide, mais difficile de tirer des conclusions avec si peu de recul. "On va voir les effets à long terme, mais je ne suis pas sûr que quand il y a beaucoup de monde ou quand c'est embouteillé, les gens vont la respecter", juge un automobiliste. Et impossible de s'appuyer sur un exemple antérieur car cette voie dédiée au covoiturage est la première à ouvrir en France.
Pour autant, elle ne permettra pas d'échapper complètement aux bouchons à l'entrée de Grenoble puisqu'elle s'arrête bien avant. Quels résultats faut-il espérer ? Pour le savoir, elle va être étudiée dans les jours, les semaines à venir, pour déterminer son impact sur l'évolution du covoiturage et sur l'environnement.
La voie réservée au covoiturage sur #A48 ouvre ce matin ! 8 km de voie dédiée qui permettront de garantir le temps de trajet des covoitureurs aux heures de pointe, diminuer le nombre de véhicules & ainsi réduire les émissions polluantes. Suivez avec nous cette ouverture ! pic.twitter.com/9gP6K66Gg8
— APRR (@GroupeAPRR) September 30, 2020
"De nombreuses analyses sont prévues, ne serait-ce que comportementales puisque c'est un nouvel outil et il faut que les usagers s'habituent à cette voie, explique le chef du département innovation et développement du groupe APRR, Nicolas Moronval. On analysera la façon dont les conducteurs se comportent, comment ils s'intègrent sur la voie, comment ils en sortent, s'ils comprennent bien le fonctionnement. C'est tout ce qu'on va regarder dans les années qui viennent."
APRR insiste : il ne s'agit pas d'une expérimentation, mais d'un dispositif pérenne. La pédagogie sera de rigueur dans un premier temps pour sensibiliser les automobilistes. Mais le ton va se durcir. L'État lancera notamment un partenariat d'innovation fin 2021 pour améliorer les performances des capteurs détectant le nombre d'occupants dans les véhicules et rendre les contrôles automatiques. Toute infraction pourra être sanctionnée d'une amende de 135 euros. Car ce dispositif promet de créer des émules un peu partout en France. Une voie du même genre va être ouverte à Lyon en fin d'année.