Même en période de Covid, bien au-delà du non-respect du couvre-feu, les policiers ne comptent pas les conducteurs en défaut de permis, d'assurance, ou usage de stupéfiants. Tombés en panne ce jour-là lors d'un accident, quatre malfaiteurs ont mis le feu à la voiture qu'ils avaient volée.
La scène pourrait sembler a priori banale, celle d'un excès de vitesse : une voiture roule tombeau ouvert avenue de Vizille en direction du Cours Berriat, à Grenoble.
Sauf qu'il est près d'une heure du matin, ce samedi 27 mars, en plein couvre-feu, et que l'auto zigzage plutôt dangereusement entre les deux bords de trottoirs, entre chaussée et piste cyclable, jusqu'à venir percuter très violemment un bac à fleurs dans le virage en épingle qui se trouve non loin de leur trajectoire.
L'accident n'a heureusement pas fait de blessé, mais toute la longe du véhicule est manifestement enfoncée, encastrée sur elle-même, définitivement hors d'usage.
Après avoir tenté un instant de pousser la voiture, les quatre occupants réalisent vite qu'ils ne peuvent plus la faire redémarrer, encore moins la faire rouler pour la déplacer en bordure.
Ils décident donc de l'abandonner là, plantée en pleine chaussée, au pied du feu de circulation, à l'angle du Cours Berriat. Mais avant de lever le camp, ils prennent le soin de prendre leurs quelques affaires, et de balancer sur la banquette arrière une flammèche.
En cinq minutes à peine, la voiture s'embrase, son réservoir explose, tandis que le conducteur et ses comparses repartent d'un pas tranquille de diversion en direction d'un tout autre quartier.
Les sapeurs-pompiers arrivés sur place ont rapidement maîtrisé l'incendie, dont les flammes pouvaient endommager la vitrine d'un magasin voisin.
La carcasse de l'auto calcinée a été évacuée dans la foulée.
Les policiers alertés ont très vite confirmé que le véhicule était volé. Sans signalement précis, difficile de retrouver les occupants.
Ce phénomène s'est accentué depuis le début du couvre-feu, les malfaiteurs craignant par exemple, en cas de panne, de tomber sur des patrouilles susceptibles de leur demander des comptes sur d'autres faits ou comportements.