Dans son documentaire "La mémoire qui flanche", Eric de Chazournes rend hommage à sa grand-mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer. Des images touchantes où l'on voit cette Grenobloise dans les hauts comme dans les bas de la maladie.
Eric de Chazournes est le douzième petit-fils de sa "mamillette", Annie, emportée à 96 ans par la maladie d'Alzheimer. "Une femme de caractère à la tendresse infinie", décrit le jeune homme qui l'a filmée dans les derniers mois de sa vie. A partir de ces séquences, il a réalisé un documentaire touchant sur sa grand-mère, originaire de Grenoble, partie quelques temps plus tard.
Pour Eric de Chazournes, il s'agissait d'abord de "garder des souvenirs de (sa) grand-mère" qui était comme sa "deuxième maman", une manière de "la rendre immortelle" grâce à son film "La mémoire qui flanche", diffusé sur YouTube. Sa "mamillette" a passé les derniers mois de sa vie en maison de retraite, c'est donc ici que son petit-fils l'a suivie pendant deux semaines pour "saisir les hauts et les bas de la maladie".
Parmi les instants difficiles, il y avait cette épreuve quotidienne de la marche pour Annie. "C'était devenu une vraie peur, une vraie phobie, donc c'était difficile de filmer ces moments mais ça fait partie de la maladie", reprend le réalisateur.
Des séquences entrecoupées d'images d'archives où l'on voit l'Iséroise quelques années plus tôt, entourée de ses six enfants et de ses quatorze petits-enfants. "Je voulais montrer qui était ma grand-mère, qui est l'humain derrière la maladie, ajoute Eric de Chazournes. On reconnaît certains gestes, certains regards qu'elle avait quand elle allait très bien."
"Tout le monde peut se reconnaître en ma grand-mère"
En visionnant ses images, le jeune homme a pris conscience de leur caractère "universel" qui pourrait intéresser au-delà de ses proches. "Tout le monde peut se reconnaître en ma grand-mère, en ma famille et la manière dont on s'occupe d'elle. La maladie d'Alzheimer touche tellement de monde que c'est intéressant de pouvoir voir comment font les autres famille", estime-t-il.
Au travers de son travail, Eric de Chazournes voulait aussi saluer le travail des personnels soignants, montrer leur "bienveillance". "Ce qui me touche le plus, c'est quand j'ai des messages d'aide-soignants qui sont contents de la mise en lumière de leur métier", confie le jeune réalisateur. Son documentaire, publié le 25 novembre, a remporté le trophée d'or au festival Deauville Green Award 2019, donnant de la visibilité à ce témoignage d'amour d'un petit-fils à sa grand-mère.