En Isère, l’association "Cabane 44" restaure actuellement un vestige de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’un ancien refuge, situé dans le Vercors, sur les hauteurs d’Autrans, où une trentaine de jeunes résistants s’était cachée entre 1943 et 1944.
C’est un chantier destiné à perpétuer le devoir de mémoire. Depuis plusieurs semaines, une association restaure un ancien refuge de la résistance, situé sur les hauteurs d’Autrans. "L’idée, c’est de reconstruire cette cabane à l’identique, avec des matériaux trouvés sur place ou récupérés" explique Gérard Clauzier, un instituteur à la retraite à l’origine de ce projet.
Une restauration, fruit de longues recherches
"J’ai cherché cette cabane pendant une dizaine d’années" confie le retraité qui disposait d’un seul indice : le lieu, décrit dans les écrits du résistant Marc Serratrice qui a rejoint le Vercors dès juillet 1943, étant affecté au camp 3 dans la région d’Autrans. Le musée de la résistance en ligne nous apprend que ce résistant a participé à de nombreuses missions et coups de mains, au combat de Saint-Nizier-du-Moucherotte et à la libération de Lyon. Dans ses mémoires, Marc Serratrice décrit la cabane : "Tapie dans la végétation, elle m’apparaissait à distance, comme enfoncée dans le sol d’une dimension aiguë".
Après avoir mené l’enquête auprès d’habitants de la région, Gérard Clauzier découvre enfin le refuge, là où de jeunes résistants se sont cachés pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 1943 et 1944 avant de le quitter et de se disperser le 25 juillet 1944, ayant "nomadisé le maquis". "Il ne restait que le sous-bassement qui était déjà bien démoli" constate-t-il.
Alors qu’il décide de restaurer la cabane du Camp des Carteaux, l’Isérois décide de fonder l’association "Cabane 44" en compagnie d’amis passionnés d’histoire. "C’est notre patrimoine" souffle l’un d’entre eux. "L’idée est de transmettre cette histoire aux générations futures, de montrer les conditions spartiates dans lesquelles ils vivaient avec la trouille au ventre de se retrouver face à des Allemands" explique le président de l’association.
Je suis persuadé que l’histoire se répète.
Gérard Clauzier, président de l'association "La Cabane 44"à France 3 Alpes
"Pour comprendre le présent, il faut comprendre le passé" affirme Gérard Clauzier, "ces jeunes se sont battus pour la liberté, ont laissé leurs vies et nous permettent aujourd’hui d’être libres. C’est ça, le devoir de mémoire".
Un refuge déjà accessible
Un sentier permet déjà aux randonneurs d’accéder au refuge en cours de restauration. "Je ne dis pas qu’on a fini mais on touche au but" sourit Gérard Clauzier. Vous pouvez devenir adhérent de l’association "Cabane 44" en contactant ses membres via le courriel lacabane44carteaux@gmail.com ou bien apporter un soutien financier en faisant un don destiné à l’achat de fournitures pour les travaux. La restauration de ce lieu de mémoire devrait être terminée d’ici l’an prochain à l’occasion du 80ème anniversaire des combats du Vercors.