VIDÉO. "Un morceau n'est jamais deux fois le même" : découverte des musiques arabes et persanes pour l'ouverture du festival Détours de Babel

Le festival Détours de Babel est de retour à Grenoble et dans 19 autres communes du département de l'Isère depuis le vendredi 15 mars, et ce, jusqu'au 7 avril. Pour le week-end d'ouverture, le groupe Calames a offert un voyage musical au cœur des sonorités traditionnelles arabes et persanes aux nombreux festivaliers présents au Musée Dauphinois, ce dimanche 17 mars.

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La musique est une fois de plus à l'honneur en Isère à l'occasion du festival Détours de Babel. Pour cette 14e édition, qui a débuté le vendredi 15 mars et se poursuit jusqu'au 7 avril, les organisateurs ont mis l'accent sur les horizons proches et lointains, pour en faire un véritable tour du monde musical.

Une programmation géante

Cette année, pas moins de 160 artistes issus des quatre coins du monde sont attendus pour 80 rendez-vous dont 38 spectacles en salles et 15 concerts au plus près du public. Très bien implanté à Grenoble, le festival se tiendra sur 34 lieux différents dans une vingtaine de communes du département isérois. 

Pour le premier week-end du festival, le groupe Calames faisait partie des têtes d'affiche. Fidèle à la ligne éditoriale de cette 14e édition, le quatuor a proposé aux festivaliers, qui ont effectué le déplacement au Musée Dauphinois ce dimanche 17 mars, un voyage au coeur des sonorités traditionnelles arabes et persanes.

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Le festival Détours de Babel est de retour à Grenoble et dans 19 autres communes du département de l'Isère depuis le vendredi 15 mars, et ce, jusqu'au 7 avril. Pour le week-end d'ouverture, le groupe Calames a offert un voyage musical au cœur des sonorités traditionnelles arabes et persanes aux nombreux festivaliers présents au Musée Dauphinois, ce dimanche 17 mars. ©FTV

"C'est un groupe qui est lyonnais puisqu'on vit tous les quatre à Lyon. Mais on s'inspire un peu des musiques à la fois du monde arabe, des musiques persanes. On a, dans le groupe, des musiciens qui ont appris ces musiques dans leurs lieux d'origine et qui nous les transmettent aussi pendant qu'on travaille ensemble", explique Rosa Rubino, la contrebassiste du groupe. 

Les musiciens de Calames - Mehdi, Rosa, Mahdi et Sarvanah - confrontent les esthétiques, entre tradition et modernité. "On a monté ce projet pour mêler aussi les sonorités de nos quatre instruments et on s'est regroupé autour du nom Calames qui existe dans les trois langues - en arabe, en persan et en français - et qui évoque un instrument qui sert à la calligraphie servant à l'écriture. On aimait bien la symbolique autour de l'écriture, de la composition", poursuit Rosa Rubino.

Des dialogues entre instruments

Chez Calames, les cordes dansent avec volupté, rythmées par une percussion classique du Moyen-Orient, le riq. Avec leurs instruments, le quatuor propose une sonorité musicale originale qui est un véritable dialogue poétique entre l'oud, la contrebasse et un drôle de violon, le kamânche.

"C'est un instrument très ancien, je peux dire. Dans cette forme, on le trouve chez les Iraniens. C'est un instrument en corde, aussi en bois et en peau. La particularité, c'est le pic qui nous aide à tourner l'instrument et comme ça, on est capable de jouer sur toutes les cordes", décrit Sarvenaz Khodayari, musicienne de kamânche.

L'improvisation occupe une place centrale dans le style du groupe. De l'écriture jusqu'à la scène, les artistes créent des moments de partage avec le public à travers des instants improvisés rendant chaque prestation unique, comme l'explique Rosa Rubino : "C'est ce qu'on essaye de faire beaucoup. De jouer tous ensemble, dans l'improvisation et aussi dans l'écriture, d'avoir des passages à seulement deux instruments, parfois trois, et même souvent en solo. Ça pousse à avoir toujours les oreilles bien ouvertes, à être attentif à ce que va dire l'autre musicien, comment je vais essayer de le croiser, comment je vais essayer de le contredire... C'est ce qui est intéressant dans notre musique et globalement dans les musiques improvisées : c'est qu'on tend vers une surprise à chaque fois et un morceau n'est jamais deux fois le même."

Une musique "contemplative" 

Dans l'écrin de la chapelle baroque du Musée Dauphinois, le quatuor lyonnais a emmené le public dans une douce odyssée presque méditative. "Je dirais que c'est une musique qui est contemplative, très aérée... C'est ce qu'on retrouve beaucoup dans les musiques persane et arable qui sont des musiques où le silence vit beaucoup. On essaye de rapporter ça dans nos compositions qui sont plus modernes", raconte Mehdi Terry, oudiste. 

Créées pour les Détours de Babel, les compositions de Calames, avec les autres artistes et groupes programmés le week-end du 15 mars, ont lancé cette nouvelle édition d'un festival qui va nous faire vagabonder aux quatre coins du monde jusqu'au 7 avril. Découvrez l'ensemble de la programmation des Détours de Babel sur le site Internet du festival.

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