Trois hommes suspectés de participer aux incidents nocturnes qui agitent Vienne (Isère) et sa proche banlieue depuis le décès mardi 21 novembre d'un jeune happé par un train ont été interpellés dans la nuit de vendredi à samedi, a-t-on appris de source préfectorale.
Le trio, composé de "jeunes hommes" âgés de 17 et 18 ans, a été appréhendé alors qu'il venait d'acheter "des substances permettant des mises à feu", précise la préfecture de l'Isère. Ils ont été placés en garde à vue et sont actuellement entendus.
Ces interpellations interviennent après de nouvelles dégradations urbaines commises dans la nuit de vendredi à samedi, pour la quatrième nuit consécutive. Dans les mêmes quartiers où le jeune homme fauché par un train mardi après s'être soustrait à un contrôle de police avait des attaches.
Vendredi soir, ce sont "plusieurs poubelles et deux véhicules" qui ont été incendiés, mais la nuit dans les quartiers sujets à ces violences urbaines en série "a été plus calme que les précédentes", a nuancé la préfecture.
Cette dernière a pris un arrêté "d'interdiction de vente d'hydrocarbures en petite quantité et de substances à destination de mises à feu". Elle a également acté le maintien du dispositif policier en place, renforcé par des unités des départements voisins dans l'optique des prochains jours.
"De nombreux éléments permettent aux policiers d'engager des investigations. Des indices sont en cours de traitement", a ajouté la préfecture.Dans la nuit de jeudi à vendredi, des "perturbateurs" s'en étaient pris à la mairie de Pont-Évêque, commune limitrophe de Vienne où plusieurs départs de feux ont été éteints, l'un d'eux détruisant toutefois le bureau de la maire.
Les deux nuits précédentes, des containers, poubelles et voitures avaient été incendiés dans le quartier de l'Isle, cité du sud de Vienne.
Selon une source policière, les "trois fronts" où se produisent ces dégradations correspondent à des quartiers où le jeune homme décédé avait sa famille et des "connaissances délictuelles".
La famille de la victime va porter plainte
Le parquet de Vienne avait affirmé jeudi que l'enquête ne mettait pas en cause les agents municipaux, qui avaient tenté de procéder à un contrôle de ce jeune homme de 19 ans, circulant à bord d'un quad non immatriculé. Une version que conteste l'avocat de la famille de la victime, Me Gilles Devers.
Il estime qu'il "n'y a pas eu de "rebellion de sa part" et que les policiers municipaux "n'ont en aucun cas" le droit de procéder à des interpellations.
Il a annoncé ce samedi au cours d'une conférence de presse que la mère de la victime entendait déposer plainte contre X lundi pour "arrestation arbitraire", "non-assistance à personne en danger", "homicide involontaire" et dégradation de "bien mobilier".
L'avocat va également déposer devant le tribunal administratif un recours contre la commune, "responsable civile de ses policiers municipaux".