Isère : A 16 ans, ces sœurs jumelles veulent redorer l'image de la chasse

Angèle et Léa ont vécu leur première ouverture de la saison armées d'un fusil, ce dimanche. Au moyen des réseaux sociaux, elles comptent afficher leur vision de la chasse. A savoir une pratique plus respectueuse de la nature et des autres usagers de la forêt, et où le tir n'est pas forcément la finalité.

Elles arpentent les champs, avec un fusil sur leurs frêles épaules. Pour la première fois, Angèle et Léa ont participé à l'ouverture de la chasse ce dimanche 11 septembre. "On était assez impatientes de vivre notre première ouverture, confie Angèle, originaire du Nord-Isère. C'est un moment de partage, de balade et on peut faire courir les chiens." 

Auparavant, les jumelles de 16 ans avaient déjà accompagné leur père et leur grand-père, mais la différence cette fois-ci, c'est qu'elles ont toutes deux leurs permis de chasse. "Quand on est accompagnateur, on suit le groupe, on n'est pas forcément dans l'action. Là, on est aussi plus attentifs à l'environnement et à là où vont les chiens", poursuit-elle. "Des saisons, on en a déjà fait, mais là c'est nous qui tenons le fusil. C'est quand même autre chose", complète sa sœur. 

Chez les Million, on chasse en famille. Alors, dès 8 heures ce dimanche, les jumelles sont parties en quête de petits gibiers accompagnées de leur père, de leur grand-mère et de leur mère. Cette dernière vient elle aussi d'obtenir son permis de chasse.

"Elles ont à cœur de montrer une image différente de la chasse"

"J'ai trouvé ça très beau qu'elles passent le permis de chasse toutes les deux, glisse Céline. Elles sont toutes les deux très impliquées, elles ont à cœur de montrer une image différente de la chasse. Notamment la chasse qui se féminise et puis l'entretien de bons rapports avec les autres usagers de la forêt."

Léa et Angèle opinent du chef. "On veut montrer qu'on peut être dans le respect des autres et de la nature tout en pratiquant la chasse, déclare cette première. Nous, on aime cette pratique parce que c'est beaucoup de moments conviviaux, des promenades avec les chiens, et pas forcément l'action de tirer. On ne sera pas dégoûtées en rentrant si on n'a rien tué." 

Et pour ce faire, quoi de mieux que se créer un compte Instagram. Elles comptent publier régulièrement des contenus pour redorer l'image de cette pratique qu'elles connaissent depuis toutes petites. "Nous, on veut montrer un autre aspect de la chasse. Quand on fait la chasse à l'approche ou à la plume par exemple, on est plus proches de la nature comparé à une battue où tu restes posté à un endroit sans bouger", complète sa jumelle, étudiante en bac professionnel gestion et protection des milieux naturels.

Sermonnées par le médecin de famille 

Du fait de leur loisir, les deux jeunes filles ont essuyé quelques critiques. Lors de la délivrance du certificat médical nécessaire à l'obtention du permis de chasse, le médecin de la famille a émis des réserves.

"Il nous a dit que ce n'était pas bien de tirer les chevreuils qui se baladent dans les prés. Il m'a aussi reproché de ne plus autant aimer les animaux que lorsque j'étais petite, raconte Angèle. C'était difficile à entendre parce qu'il avait des préjugés alors qu'il ne connaît pas grand-chose à la chasse."

Au terme de cette journée d'ouverture, le tableau de chasse d'Angèle et Léa reste vierge. Tout du long, elles ont été couvées du regard par leur mère. "Il y a toujours une crainte forcément, et il faut toujours en avoir une d'ailleurs. Il faut toujours avoir conscience qu'on a une arme entre les mains et c'est primordial de chercher à se former en permanence, à se tenir au courant de la réglementation", conclut Céline.

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