À Grenoble, le service de réanimation du CHU est au bord de la saturation à cause de la flambée de l'épidémie de Covid-19. Les soignants craignent l'arrivée de l'hiver et des accidents de traumatologie qui pourraient encore accentuer la pression hospitalière.
L'hiver est là et il risque de provoquer un double engorgement au CHU de Grenoble. Avec la cinquième vague de l'épidémie de Covid-19, le nombre de nouvelles hospitalisations grimpe en flèche et le personnel soignant est déjà au bord de la rupture. À ce virus qui revient à la faveur de la chute des températures et de la transmission du variant Omicron, plus contagieux, s'ajoute l'arrivée des touristes dans les stations de ski et avec eux les accidents de traumatologie.
"La réanimation est pleine. Donc on nous demande de déprogrammer progressivement la chirurgie, la cancérologie, tant dans le dépistage que dans le traitement, pour laisser la place au Covid avec un triste constat : 60 à 80% des malades hospitalisés dans les services de soins critiques pour le Covid sont des malades non-vaccinés", s'alarme le docteur Didier Legeais, vice-président du conseil de l'Ordre des médecins en Isère.
Les conséquences sanitaires sont déjà lourdes. "On a eu quelques décès par retard de soin. On en aura progressivement beaucoup plus quand les accidents traumatologiques des stations vont descendre", poursuit Didier Legeais.
"On redouble de moyens de prévention"
En haut, à l'étage alpin des pistes de ski damées, les professionnels font tout en œuvre pour limiter le risque d'accident sur les domaines skiables. Pour ne pas mettre du poids en plus sur les épaules des personnels soignants dans la vallée.
À Chamrousse, des balisages supplémentaires sont par exemple installés pour limiter les risques de collision entre skieurs. "On avait déjà des chicanes sur le domaine afin de prévenir des accidents et de faire ralentir les gens. En cette année spéciale, on redouble de moyens de prévention de signalétiques afin de limiter l'accidentologie au minima", confie Jean-Luc Jaouen, responsable sécurité du domaine de Chamrousse.
Dans la station voisine des Sept Laux, un médecin de montagne rappelle aux vacanciers que les cabinets médicaux de montagne prodiguent de nombreux soins qui permettent aux personnes blessées d'éviter bien souvent d'engorger les urgences des hôpitaux en vallée. "Notre message qu'on voudrait faire passer pour soulager les hôpitaux, c'est que dans nos cabinets, on plâtre, on fait des sutures, on réduit les fractures, on met des attelles".