En raison de l'explosion du variant Omicron au Royaume-Uni, le gouvernement annonce jeudi le rétablissement des "motifs impérieux" pour les voyages depuis et vers le pays. Des mesures ressenties comme un coup de poignard par les stations de ski des Alpes qui comptent beaucoup sur la clientèle anglaise.
"Là, ils enfoncent le clou définitivement, s'insurge Christophe Lavaut, directeur général de la station de Val d'Isère, en Savoie. Annoncer ça à deux jours des vacances, c'est choquant !"
C'est officiel, Paris durcit les règles d'entrée en France pour les Britanniques qui subissent de plein fouet la déferlante du variant Omicron du coronavirus. De nouvelles mesures ont été annoncées jeudi 16 décembre par le gouvernement, et elles ne donnent pas le sourire aux stations de ski françaises. A Val d'Isère, où les Anglais représentent la moitié du chiffre d'affaires sur la saison, elles sont accueillies avec colère.
"Tout est prêt pour les accueillir, on a mis en place deux centres de test, les taux de réservation sont excellents vu le contexte et on nous annonce cela à deux jours des vacances, fulmine Christophe Lavaut. Le manque à gagner va être phénoménal, c'est toute la balance économique de la station qui est en danger."
Il faut dire que les mesures annoncées par le gouvernement jeudi matin sont strictes. Les Britanniques qui souhaitent entrer sur le territoire français devront obligatoirement fournir un test PCR de moins de 24 heures, qu'ils soient vaccinés ou pas. Ils auront une obligation d'isolement à leur arrivée en France qui sera levée au bout de 48 heures sur présentation d'un test négatif. Ces restrictions s'appliquaient jusqu'ici uniquement pour les personnes non vaccinées.
Des compensations demandées
De plus, le gouvernement va durcir les contrôles aux frontières. Il exigera un motif impérieux, à la fois pour ceux qui veulent entrer en France et ceux qui souhaitent se rendre en Angleterre. Ces motifs "ne permettront pas de se déplacer pour raisons touristiques ou professionnelles", a précisé le gouvernement.
"Notre logique est de retarder au maximum le développement du variant Omicron sur notre territoire", a fait savoir le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur BFMTV.
Ces restrictions ne s’appliqueront toutefois pas aux ressortissants français ainsi que leur conjoint et leurs enfants qui pourront toujours venir en France. Une nouvelle épine dans le pied gelé des stations de ski qui vont exiger des compensations. "Ce sera le prochain combat", promet Christophe Lavaut.