Emmanuel Macron visite ce vendredi une plateforme de repérage et de prise en charge de l'autisme à Saint-Egrève. La CGT du Centre hospitalier Alpes Isère organise un "comité d'accueil" au président pour contester, notamment, les fermetures de lits hospitaliers depuis plusieurs années.
Une visite teintée de contestations. Emmanuel Macron vient d'arriver au Pôle trouble du spectre de l'autisme de Saint-Egrève (Isère) où il va passer la matinée ce vendredi 2 avril. Le chef de l'Etat se rend dans cet établissement qui propose une prise en charge des personnes autistes à l'occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme.
Il se rend d'abord à l'unité de jour ainsi que l'unité de soins précoces réservées aux enfants et rencontre les familles de très jeunes enfants. Mais le début de sa visite à l'hôpital psychiatrique a été marquée par un rassemblement de soignants qui avaient organisé, à l'appel de la CGT, un "comité d'accueil" devant une autre entrée contre le manque de moyens et de lits dans l'établissement.
La plateforme de repérage et de prise en charge de ce trouble du neurodéveloppement à Saint-Egrève, l'une des premières installées sur le territoire, est une des nouveautés du plan quinquennal lancé il y a trois ans. Elle prend en charge environ 350 patients par an.
La création de ces structures était l'une des mesures phares de la "stratégie autisme" lancée par l'ex-Premier ministre Édouard Philippe. Soixante-trois plateformes de repérage et de prise en charge de l'autisme, qui proposent aux familles un accompagnement précoce et gratuit pour leur enfant, ont ainsi vu le jour. L'objectif est d'en installer une par département d'ici 2022.
"Comité d'accueil"
Selon la Délégation interministérielle à l'autisme, ces structures ont permis le repérage de 6 800 enfants portant des troubles du neurodéveloppement et 3 800 familles ont bénéficié d'un forfait d'intervention précoce, leur permettant de démarrer un suivi entièrement financé avec un psychologue, un ergothérapeute ou un psychomotricien.
On estime que près d'un enfant sur cent naît avec un trouble du spectre autistique. Sous-diagnostic, problèmes de scolarisation, manque de solutions d'accueil, discriminations, difficultés d'insertion : sa prise en charge demeure encore insuffisante, alertent régulièrement les associations.
Le communiqué du syndicat CGT des personnels du C.H.S. de Saint Egrève pic.twitter.com/iwyzalgJvC
— CGT CNAM (@CGT_CNAMTS) April 2, 2021
Réunis devant l'entrée de l'hôpital psychiatrique, quelques dizaines de soignants ont manifesté en blouse blanche pour dénoncer la fermeture de 78 lits depuis 2017 dans cet établissement qui compte désormais environ 300 lits.
Catherine, une soignante, fait "le lien" entre les fermetures de lits et la mort d'un homme, fin février à Grenoble, tué par une patiente qui avait fait l'objet d'une hospitalisation sous contrainte dans cette structure, "parce qu'il manque du monde dans les centres médicaux-psychologique pour suivre" ces patients potentiellement dangereux.