Isère : plus de 3000 courges butternuts dérobées à un couple de maraîchers

Des milliers de courges butternuts ont été volées mardi 5 octobre à la Ferme des 4 Saisons, au Bouchage, sur la commune de Brangues.

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La Ferme des 4 Saisons, petite exploitation maraîchère installée sur la commune de Brangues, a perdu la moitié de sa production en une nuit. Au matin du mardi 5 octobre, ses propriétaires Amandine et Wilfried Gagneux découvrent, effarés, que 3000 de leurs courges butternuts ont été dérobées sur leurs parcelles. En plus de cette perte, 1000 mini courges musquées ont également disparu"Ça a été coupé net à coup de sécateur, ça n'a pas été arraché, ce n'est pas fait par des amateurs mais limite par des professionnels", observe le maraîcher, à la recherche d'indices dans l'un de ses champs dépouillés. 

Une perte estimée à 15 000 euros 

"J'arrive pas à reprendre le dessus. Ça fait une semaine que ça cogite dans ma tête. Je me demande qui a pu venir pour faire ça, pourquoi...", se désole sa compagne et associée, Amandine. Ce n'est pas la première fois que le couple de producteurs fait face à un tel préjudice. L'année dernière déjà, 600 à 800 kilogrammes de potimarrons leur avait été dérobés en plein champ, dans une quantité moindre. "Cette fois, c'est vraiment catastrophique pour nous. L'été pluvieux n'a déjà pas été facile à traverser. Et là c'est le bénéfice de l'année qui s'envole, c'est une perte énorme, un gros chiffre pour nous", confie Wilfried. En effet, la ferme a perdu plus de la moitié de sa production suite à ce vol, soit l'équivalent de 15 000 euros de son chiffre d'affaires

On travaille d'arrache-pied pour donner le meilleur de nous-mêmes et pour contenter tous nos clients. On est contents de notre vie mais quand il y a des choses comme ça qui arrivent, ça nous démoralise et on est plus bas que terre.

Amandine Gagneux, Exploitante de la Ferme des 4 saisons

"Il y a la fatigue qui s'accumule parce qu'on travaille tous les jours"

Pour la petite exploitation, où Amandine et Wilfried travaillent 7 jours sur 7, la perte est conséquente. Elle représente des mois de travail physique dans les champs : "Il y a la fatigue qui s'accumule parce qu'on travaille tous les jours. On n'a pas de jours de congé, on travaille tout le temps et on voit que le fruit de notre travail c'est de se faire voler et de ne pas pouvoir finir la fin de la saison correctement. On est un peu déçus", s'attriste Amandine, les larmes aux yeux. "Il y a de quoi", rétorque Paulette, une cliente habituée du marché de Morestel, où les exploitants de la Ferme des 4 saisons vendent des légumes chaque dimanche. "Je ne sais pas ce qu'ils peuvent en faire à part les revendre... Il y a une foire aux courges, peut-être qu'elles sont là", s'interroge Paulette.

C'est d'ailleurs en partie auprès de leurs clients qu'Amandine et Wilfried on trouvé du réconfort : "On a eu beaucoup de messages sur internet, sur Facebook ou par SMS. Puis ce matin on a beaucoup de bons clients qui viennent nous demander comment ça va, si on a des nouvelles, des indices etc. Ça remonte le moral de voir qu'on n'est pas tout seuls. C'est quand même un coup dur mais on se sent soutenus. Ce sont des gens qu'on rencontre toutes les semaines alors on est contents de tisser un lien", raconte Amandine. 

J'imagine que psychologiquement c'est compliqué quand même, de voir tout son travail de l'année partir en fumée, je trouve ça dur à avaler.

Tony, client habitué de la Ferme des 4 Saisons et exploitant agricole

Des caméras de chasse pour sécuriser les champs

Ce genre de vol n'est pas un cas isolé. Les agriculteurs du coin y sont souvent confrontés. En témoigne Jean-Marie Pernet, producteur de légumes installé depuis trente ans dans la région : "A l'époque, on n'avait beaucoup moins de vols car c'était des petits jardins, maintenant on a de plus en plus. Surtout des épinards, de la salade et puis des blettes." Pour protéger ses cultures, Jean-Marie Pernet s'est équipé de caméras : "surtout dans les noix, car c'est là qu'on a le plus de vols. C'est vrai que maintenant ça nous fait plus peur, on tourne un peu plus la nuit parce qu'il faut faire attention", déplore-t-il. 

Amandine et Wilfried comptent aux aussi se résoudre à acheter des équipements de surveillance : "On nous a conseillé de mettre des caméras, des appareils photo de chasse qu'on va mettre partout autour de la parcelle pour se protéger, et nous prévenir en cas d'intrusion", explique le maraîcher. Mais cet investissement représente un budget important pour la petite exploitation : "Une caméra coûte cinquante euros voire plus si on veut de la bonne qualité alors ça va représenter des centaines d'euros."

Le couple de maraîchers a porté plainte à la gendarmerie. "J'ai peu d'espoir", concède Wilfried, "car toutes les courges se ressemble. C'est impossible à pucer. Mais on garde un petit espoir quand même, on est des battants." 

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