Dix salariés du fast-food Burger King de l'Isle d'Abeau dans l'Isère ont déposé plainte contre leur directeur régional. Ils dénoncent des propos racistes, menaces, pressions... La médecine du travail et l'inspection du travail sont saisis.
Rien ne va plus au Burger-King de l’Isle d’Abeau, dans le Nord-Isère. 10 salariés ont porté plainte contre le directeur régional, le directeur de site et son adjointe. Ils dénoncent des pressions, des propos racistes et des menaces.
La situation se serait dégradée au mois de décembre 2019 avec l’arrivée d’un nouveau directeur de site. Ce dernier aurait pris en grippe l’équipe du soir et son manager, une femme d’origine maghrébine. Il aurait selon Isabelle Pelletier (secrétaire générale CFDT commerce et services) tout fait pour créer des tensions entre les équipes de journée et du soir.
Pression et discrimination
Hélène travaille comme responsable Ressources Humaines sur le site depuis septembre dernier. Elle est aujourd'hui en arrêt de travail. Nous l'avons jointe par téléphone. Son témoignage est accablant : "je me suis rangée du côté des salariés, j'étais la tête à abattre".
Elle dénonce une fouille en catimini des casiers et effets personnels des salariés. Seules les personnes d'origine étrangères auraient été ciblées. Elle évoque aussi des propos discriminants voire racistes. Les personnels de l'équipe du soir, une équipe multiculturelle, étaient surnommés "les animaux". Hélène avoue avoir entendu la direction dire, lors d'une réunion, qu'elle souhaitait "franciser l'Isle-d'Abeau, karchériser l'équipe du soir."
Et puis tout a dégénéré la soirée du 10 février dernier. Vers 18 heures, le directeur régional aurait mis les clients dehors et cherché à séquestrer la manager. "Les clients ont halluciné" explique Hélène, "c'était surréaliste, il m'a courru après dans le retaurant". La manager a fait un malaise. Les pompiers et gendarmes ont du intervenir.
Depuis, une dizaine de salariés sont en arrêt de travail.
Une enquête interne en cours
La direction de Burger King France se défend dans un communiqué.
Elle évoque de "fortes tensions apparues entre différents employés du restaurant" et "condamne fermement tout acte de discrimination".
L'enseigne assure "nous sanctionnons systématiquement les actes de discrimination ou de harcèlement avérés." Une enquête interne est en cours.