Les salariés de General Electric à Chonas-L'Amballan ont débrayé ce jeudi. Le groupe américain veut se séparer de son site isérois, qui emploie 21 salariés. Ces derniers sont dans l'incertitude alors qu'un nouveau plan social se profile dans les différentes branches du groupe.
Ils ont débrayé pendant deux heures pour se faire entendre, devenir visibles. Les 21 salariés du site de General Electric de Chonas-l'Amballan en Isère sont dans le désarroi le plus total : le site, l'un des plus petit du groupe américain spécialisé dans le secteur de l'énergie et des transports, est à vendre depuis dix-huit mois et ils n'en peuvent plus de vivre dans l'incertitude.
"On a commencé à vivre dans un climat qui était très anxiogène. On ne savait pas du tout vers quoi on allait se tourner, vers quoi on allait, qui allait pouvoir nous racheter, s'ils allaient finir par fermer l'entreprise, etc. Et là, on se retrouve un an et demi plus tard, on cherche des réponses, on essaie de négocier les éventuelles conditions du rachat mais on attend toujours", se désole Eric, délégué CGT.
En 2010, General Electric avait repris le site à une PME spécialisée dans l'usinage, un savoir-faire destiné aux pièces de turbine à gaz montées dans l'usine de Belfort du groupe américain. Mais un transfert de technologie a été effectué au profit d'une usine implantée en Chine. "Nous, ça nous a coupé les jambes, se souvient Xavier, tourneur. Et là on est au bout du rouleau."
De nouvelles restructurations
L'incertitude est d'autant plus grande que General Electric prévoit de nouvelles restructurations dans sa filière énergie rachetée en 2015 à Alstom. Plus de 700 emplois sont visés, notamment dans les réseaux électriques et les équipements pour les barrages. Selon la CGT, six sites en France seraient concernés et principalement celui de Villeurbanne."Que ce soit l'hydraulique, que ce soit le nucléaire, que ce soit le gaz, General Electric veut se désengager de l'Europe", assure Pierre, délégué CGT.
Les quelque 20 salariés du site isérois ne savent même pas s'ils pourront bénéficier des conditions d'un plan social. De quoi se sentir oubliés dans un groupe qui emploie plus de 250.000 personnes dans le monde.