La paracycliste isérois Florian Jouanny achève sa première participation aux Jeux paralympiques avec trois médailles. De retour du Japon, il est revenu sur sa performance sur le plateau de France 3 Alpes.
Il a réalisé le grand chelem. Avec trois médailles d'or, d'argent et de bronze en trois épreuves aux Jeux paralympiques de Tokyo, l'Isérois Florent Jouanny revient avec un palmarès de rêve. Le paracycliste de 29 ans, tétraplégique depuis dix ans à la suite d'un accident de ski, avait en tête un podium. Il en a finalement réalisé trois. A son retour du Japon samedi 11 septembre, le champion s'est confié à France 3 Alpes sur sa performance après sa première participation olympique.
Avec trois médailles à l'issue de votre première participation olympique, comment vous sentez-vous ?
Florian Jouanny : "Je suis content de revenir avec trois médailles. Je ne pouvais pas rêver mieux."
Vous avez commencé avec une médaille de bronze sur le contre-la-montre...
F.J. : "C'était la première épreuve avec une médaille de bronze qui, je pense, a été libératrice pour la suite psychologiquement. Je savais que mes Jeux étaient réussis donc derrière, ce n'était que du bonus. Ca m'a permis de n'avoir aucune pression et d'aller chercher l'or le lendemain sur la course en ligne."
Comment se sent-on la première fois qu'on remporte une médaille olympique ?
F.J. : "C'était beaucoup de joie. J'étais content pour moi mais également pour mon entourage qui m'a épaulé pendant des années. Ca fait dix ans que j'ai eu mon accident, neuf ans que je fais du handbike. Ca a été un travail de longue haleine et cette médaille, c'est aussi pour remercier tous ceux qui ont cru en moi et qui m'ont soutenu pendant tout ce temps."
Le lendemain de votre médaille de bronze, sur la course en ligne, vous prenez le départ et vous mettez tout le monde d'accord...
F.J. : "J'aime courir avec panache. J'ai envie d'y aller et de montrer ce que j'ai dans le ventre. Je suis parti tout de suite et je ne savais pas si ça allait tenir jusqu'à la fin... C'était 53 km. Au bout de 2 minutes de course, dans la descente et les virages, j'ai pris plus de risques. J'ai vu que j'avais de l'avance sur les concurrents alors je suis parti à fond et j'ai résisté jusqu'à la fin."
C'est cette épreuve qui vous convient le mieux ?
F.J. : "Oui, surtout avec le parcours qu'il y avait à Tokyo avec beaucoup de dénivelé. C'était vraiment celle que j'avais cochée. Je savais que j'avais des chances, que ça allait être une course longue et difficile. Mes qualités, c'est l'endurance, donc c'est là que j'avais le plus d'espoir et ça a payé."
Une deuxième médaille, une deuxième mascotte, un deuxième bouquet de fleurs... Et après cela, il fallait une médaille d'argent, cette fois en collectif.
F.J. : "Celle-là, elle a une saveur un petit peu particulière parce qu'on la partage avec les copains Riadh (Tarsim) et Loïc (Vergnaud). On a eu une péripétie en début de course où je chute. On repart derniers et on remonte jusqu'à la deuxième place, c'était incroyable."
Comment avez-vous vécu ces Jeux paralympiques, contraints à cause de la crise sanitaire ?
F.J. : "C'était particulier. On ne pouvait pas sortir mis à part pour les entraînements. On était un peu cloitrés dans l'hôtel. Mais il y avait une bonne ambiance avec l'équipe de France, les copains. C'était des beaux moments de partage."
Pensez-vous déjà aux Jeux paralympiques de Paris-2024 ?
F.J. : "C'est déjà dans un coin de la tête... Je veux rester les pieds sur Terre et continuer à me préparer comme je l'ai fait pour, en 2024, être là et être au mieux."