Pour lutter contre la pyrale du buis, pesticides chimiques, micro-guêpes ou phéromones ?

Comment sauver les buis, dévastés par les attaques conjuguées d'un papillon et d'un champignon, dans les jardins et les milieux naturels ? Réunis en Isère vendredi 21 avril, parlementaires et associations font le point sur les moyens de lutte contre la pyrale et les recherches scientifiques. 

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Le dépérissement des buis, dû aux chenilles de la pyrale, un papillon venu d'Asie, et à un champignon, à l'origine de "la maladie du dépérissement", fait des ravages dans les espaces verts et les forêts françaises. 
 

"On veut sonner la mobilisation générale pour sauver le buis et présenter les moyens utilisables", a déclaré à l'AFP Denis Bec, de la Fédération de défense contre les organismes nuisible  (Fredon), aux côtés d'Alain Moyne-Bressand, président du comité parlementaire de suivi du risque ambroisie et autres espèce invasives.

Depuis janvier 2017, les collectivités n'ont plus le droit d'utiliser des produits phytopharmaceutiques pour l'entretien des espaces verts, comme le prévoit la loi pour la transition énergétique.

Une interdiction qui doit être étendue aux particuliers en 2019. "Seuls les produits de biocontrôle et les produits utilisables en agriculture biologique seront autorisés" précise le Gouvernement sur son site consacré au développement durable. 
 

Une dérogation législative 


Néanmoins, la loi du 20 mars 2017 sur la protection des terres agricoles et le développement du biocontrôle prévoit une dérogation pour traiter les plants atteints. 

"Selon l'article 8 [de cette loi], collectivités et particuliers peuvent continuer à utiliser des produit phytopharmaceutiques lorsque les  méthodes alternatives ne fonctionnement pas", a expliqué M. Bec, interrogé depuis les jardins du château de Vertrieu (Isère). 

Voici ce que prévoit cet article 8 cité par M. Bec. 
 
"Cette interdiction ne s'applique pas non plus aux traitements par des produits phytopharmaceutiques qui, sur la base des résultats de la surveillance réalisée en application de l'article L. 251-1, s'avèrent nécessaires pour lutter contre un danger sanitaire grave menaçant la pérennité du patrimoine historique ou biologique et ne pouvant être maîtrisé par un autre moyen, y compris une méthode non chimique" 



 

 

Les "jardins à la française" menacés 


Si la tendance générale s'oriente vers "des produits biologiques et les insectes auxiliaires, qui [affectent] moins l'environnement, nous n'avons pas de solutions pour remplacer les fongicides (si nous ne voulons pas) sacrifier tous nos jardins à la française en deux ans", a fait valoir M. Bec.

Pour la pyrale, il existe des pièges à phéromones qui créent de la "confusion sexuelle" et limitent la reproduction du papillon, selon le technicien agricole. "Un seul piège peut traiter un jardin d'environ 200 mètres carrés", a-t-il estimé.

Le Bacillus thuringiensis (dit "BT"), bactérie qui s'attaque aux chenilles, est aussi très utilisé pour contrer les "trois à quatre" générations de pyrale qui peuvent voir le jour chaque année.


Micro-guêpes et diffusion massive de phéromones pour protéger les milieux naturels ? 


Pour protéger le buis en milieu naturel, il n'existe pour l'heure pas de solution. Des forêts ont ainsi été dévastés ces dernières années, induisant des problèmes d'érosion des sols et accroissant les risques d'incendie.

Deux pistes sont explorées par des chercheurs. L'Institut national de la recherche agronomique  travaille avec une société sur des méthodes de diffusion mécanique des phéromones pour des étendues forestières dans le cadre du projet "Optim'Phero".

Le projet "Save Buxus" explore des souches de micro-guêpes indigènes au territoire français qui iraient pondre leurs oeufs dans ceux de la pyrale, comme cela existe déjà pour lutter contre la pyrale du maïs, a souligné M. Bec.

 
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