REPLAY. Le plateau de France 3 Alpes a accueilli un débat vif entre les deux candidats en lice pour le second tour des municipales à Fontaine, en Isère. Un duel entre le maire sortant PCF, Jean-Paul Trovéro et son jeune challenger Franck Longo du Modem, arrivé en tête au premier tour.
À Fontaine, le 28 juin prochain, les électeurs ont le choix entre deux listes issues de deux alliances.
Franck Longo arrivé en tête au premier tour, conduit la liste avec Laurent Thoviste (LREM, PS) dissident, qui lui était troisième au premier tour.
Le maire sortant, Jean Paul Trovero qui était arrivé second lors du premier tour, part lui avec Sophie Romera (EELV, LFI).
Comme partout, l’abstention a été assez forte à Fontaine : seuls 38 % des électeurs se sont déplacés aux urnes le 15 mars dernier.
C’est un choc générationnel autant que politique qui s’offre aux 22 500 habitants de Fontaine.
C’est aussi potentiellement une page d’histoire qui peut se tourner pour cette ville communiste depuis l'après-guerre, ancrée dans ce que l’on appelle la ceinture rouge grenobloise.
Les candidats
- Jean-Paul Trovéro : 69 ans, maire communiste de Fontaine depuis 2014 avec une liste d’union de la gauche.
- Franck Longo : 31 ans, avec une liste " Ensemble pour Fontaine ", issue du centre, centre-droit et centre-gauche, soutenue, notamment, par le MoDem et par la République en Marche.
Un contexte local tendu
Le climat de la campagne à Fontaine est visiblement très tendu, si l’on en croit les réseaux sociaux des deux candidats, les affiches placardées dans les rues de la ville et les tracts distribués sur les marchés jusqu'à ces derniers jours.
Il est reproché à Franck Longo d’avoir été proche de l’extrême-droite lorsqu’il était étudiant, ce qu'il dément farouchement.
Et le maire sortant de s'indigner d'avoir été "mis sur le Bon Coin" par son adversaire, un adversaire qui bien sûr a largement évoqué les démêlés judiciaires du premier magistrat de la commune...
"Ambiance caniveau" déplorent les deux protagonistes de cette campagne.
Quel aménagement pour Fontaine ?
L'urbanisme est une thématique dont on parle énormément depuis le début de la crise sanitaire.
Les candidats ont évoqué l'un des grands projets qui les opposent tous les deux : celui des Portes du Vercors, entre Fontaine et Sassenage.
85 hectares à aménager, d’ici à 2022 : 580 logements, 3.100 mètres carrés de surface commerciale, démarrage de la construction d’un pôle de loisirs pour 2023 et la poursuite des constructions jusqu’en 2040.
Au delà de ce projet, se pose d'une manière aigüe la question de la densification.
Pour Jean-Paul Trovéro, c'est un engagement, il n'y aura aucun nouveau projet de densification urbaine. L'aménagement de la ville est presque terminé.
Pour Franck Longo, la mandature Trovéro a bétonné la ville.
Quelle écoute pour la parole citoyenne et la démocratie participative ?
Franck Longo veut organiser un référendum local sur le projet Portes du Vercors.
Il reproche au maire sortant son manque d'écoute et de concertation notamment sur Tempo Vélo, les pistes cyclables mises en place après le confinement.
Un manque de concertation et d'information que nie farouchement Jean-Paul Trovéro, qui brandit le journal municipal distribué aux habitants pendant le confinement.
Comment se faire une place dans la Métropole ?
L’autre gros dossier à Fontaine est celui des rapports entre la ville et la Métropole.
Fontaine, comme 48 autres communes, fait partie de « Grenoble Alpes Métropole".
Les alliances politiques des candidats, tout comme le résultat du scrutin, vont avoir un impact sur la couleur politique de la future Métropole et donc sa gouvernance.
Nicolas Crozel, intervieweur politique de France Bleu Isère, interpelle les candidats : "Si vous êtes élus dimanche 28 juin, de quel côté, dans quelle alliance siégerez-vous ? Qui soutiendrez-vous pour la présidence de la Métropole ? L’actuel Président Christophe Ferrari ? Yann Mongaburu, patron du syndicat des transports ? Un autre candidat ?".
Les deux candidats auront à nouveau l'occasion de s'affronter dans un débat qui aura lieu sur les ondes de nos collègues de FranceBleu Isère.
Revoir le débat dans son intégralité