Si vous cherchez encore une idée de cadeau de Noël, que diriez-vous de mettre au pied du sapin une expérience authentique et créative ? Rémi, forgeron en Isère, et Adrien, potier en Haute-Savoie, ouvrent leur atelier pour apprendre à leurs stagiaires à confectionner leur propre chef-d’œuvre.

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Ils sont 400 "pères et mères Noël", comme les appelle le site web qui les a soigneusement sélectionnés dans toute la France, à vous attendre pour "remettre de la magie sous le sapin".

Un sapin qui en a souvent bien besoin, il faut le reconnaître, au moins pour les plus grands. C'est qu'une fois passées les joies d'un bon repas, l'ouverture des paquets cadeau laisse fréquemment un goût de déjà-vu.

D'où l'idée de sites tels que "Wecandoo" de donner la possibilité à ses clients, de mettre sous le sapin des expériences immersives dans l'univers d'artisans dûment sélectionnés pour la qualité de leur production.

Une forge comme cadeau de Noël 

C'est le cas de Rémi Pizzolato. Un chaudronnier de formation qui a installé, depuis deux ans et demi à Beaucroissant (Isère), son atelier de forgeron-coutelier. Une passion dont la découverte à des allures de conte de Noël.

"En 2017, alors que je cherchais un cadeau pour mon beau-père, mon père m'a parlé de l'acier Damas et des immenses possibilités qu'il offrait en matière de fabrication de couteaux. Depuis, je n'ai plus cessé de forger", explique Rémi Pizzolato.

Depuis ce cadeau, quelques Noël sont passés. Et la renommée du coutelier isérois n'a cessé de grandir. Au point de compter des clients dans toute l'Europe, de collectionner quelque 17 millions de vues l'an dernier sur sa chaîne YouTube. Et, plus récemment, de vendre ses couteaux à la célèbre coutellerie de Thiers.

Des couteaux vendus de 950 à 3 000 euros, et dont il ne propose pas la fabrication à ses visiteurs d'un jour. "Je ne produis qu'un à deux couteaux par mois", explique encore le coutelier autodidacte. "Mais je fais tout de A à Z : je forge l'acier de la lame et je travaille aussi le bois ou la corne du manche, le cuir..."

Le partage d'un artisanat-passion

"J'adore donner des cours, partager des connaissances", explique pour sa part Adrien, son voisin alpin de Rumilly (Haute-Savoie), l'autre artisan d'exception sélectionné en Dauphiné Savoie.

C'est un peu "pour voir du monde" - lui qui travaille toujours seul dans sa forge - que Rémi Pizzolato a accepté d'accueillir une cinquantaine de "forgerons d'un jour" cette année. Mais pas le temps de goûter un instant de solitude, au contraire, pour le Haut-Savoyard Adrien Jarrige : son atelier ne désemplit pas de l'année.

"Je consacre désormais trois jours de ma semaine à l'accueil d'une centaine de stagiaires chaque mois", explique le potier-porcelainier. Pas forcément facile dans cette période de fêtes où il faut faire face à un pic des ventes de sa production d'objets en porcelaine.

Dans son atelier, pour un minimum de deux heures (70 euros) ou davantage, il propose à ses stagiaires "bons cadeaux", comme il les nomme en cette période de Noël, une véritable initiation au maniement du tour de potier. 

À vous de jouer : de former la quille, de percer, de monter la terre pour créer une forme de vase, de tasse, de théière... Avant l'étape toujours délicate qui consiste à sortir la pièce du tour à l'aide d'un fil.

"Quel que soit l'objet qu'ils réalisent, ça leur vide la tête d'être sur le tour. Ils y découvrent aussi une autre temporalité", poursuit le maître potier.

L'apprentissage du temps de l'artisan

Un goût pour le temps long de la fabrication qui commence aussi plus tôt le matin. Chez Rémi, le forgeron : "On démarre à 8 heures du matin et on finit à 16 heures. Enfin, pour les plus doués.". Aléas du "fait main", il n'est pas rare que la journée de travail du forgeron d'un jour finisse une voire deux heures plus tard.

Un cadeau qui étire le temps. Un présent plus cher également pour lequel il faut débourser 250 euros. Le prix à payer pour une immersion totale dans la fabrication d'un couteau "brut de forge".

À partir d'une barre en ferraille, vous avez le choix de confectionner l'un des modèles de couteaux proposés par Rémi ou d'apporter votre propre dessin pour une création sur-mesure. En utilisant des techniques ancestrales telles que les traitements thermiques pour durcir l'acier tout en lui conservant sa souplesse.

Un univers de fer et de feu, longtemps considéré comme exclusivement masculin. Et pourtant. Depuis un an qu'il accueille des stagiaires, Rémi Pizzolato se dit surpris de voir les femmes représenter environ 30 % de sa clientèle.

"Dans ma forge, entre hommes et femmes, c'est un peu le lièvre et la tortue", plaisante-t-il. "L'homme veut surtout montrer qu'il tape fort. Quand la femme, elle, prend le temps d'écouter les consignes et travaille plus lentement. Mais au final, son travail est souvent plus raffiné".

Chaque participant repartira de la forge, avec son couteau "fait main" en poche. Ce qui ne sera pas le cas de l'apprenti potier au terme de ses premières heures passées devant le tour : émaillage et cuisson de l'objet obligent.

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