PHOTOS. Plafond moisi, murs tagués, mobilier détruit : l'un des plus grands châteaux de l'Isère "saccagé", des habitants demandent sa préservation

A 30 kilomètres de Grenoble, le château de la Motte-les-Bains est en ruine. Inoccupé depuis 15 ans, il est régulièrement visité par des amateurs d'urbex. Les voisins, inquiets de la dégradation des lieux, ont lancé une pétition pour tenter de préserver ce bien médiéval.

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Vieux de huit siècles, le château de la Motte-les-Bains, à La Motte-Saint-Martin (Isère), est plongé dans le silence depuis quinze ans. Moins connu que le domaine de Vizille, c'est le deuxième plus grand château de l'Isère. Inoccupé, son état se dégrade inexorablement. Un groupe de soutien s'est récemment constitué pour dénoncer son manque d’entretien.

“Il souffre de la surfréquentation, du saccage, du vandalisme. Tous les jours, il y a du monde dans le château. Vous imaginez des foules dans le château du XVIe siècle, ce que ça peut faire ?, lance Christophe Meuret, fondateur du collectif pour le sauvetage du château de la Motte-les-Bains. ll peut ne pas passer les deux années qui viennent."

Jusqu'à 60 personnes par jour

Mobilier détruit, plafond et plancher moisis, murs tagués... L'impressionnante bâtisse est laissée à la merci du temps et des explorateurs. "Il y a parfois jusqu’à 50, 60 personnes par jour, indique Franck Gonnord, maire de la Motte-Saint-Martin. La journée et le week-end, la fréquentation est plutôt familiale. La nuit, on y trouve de tout : des gens qui veulent se faire peur, jouent à la guerre, pratiquent des rites satanistes, boivent des coups et se saoulent."

L’édifice est en péril : en un an, les pompiers sont intervenus pour trois départs de feu aux abords du château. Le voisinage est très préoccupé pour sa sécurité.

“La crainte, c'est que comme on est à 200 ou 300 mètres, si le feu vient à se propager dans la mauvaise direction, nos habitations soient impactées”, avance Nicolas Rouchouze, membre du collectif. “En cas de canicule, comme l’année dernière, la propagation du feu dans une forêt comme celle-ci pourrait être très rapide”, abonde Coralie Rouchouze, elle aussi adhérente du groupe.

"On est là pour le protéger"

Face au danger, Christophe Meuret a lancé une pétition pour le sauvetage du château, dans laquelle il alerte le propriétaire des lieux et lui enjoint de respecter son devoir de préservation du bien, chargé d'histoire. Le texte a déjà récolté près de 650 signatures.

“La seule personne aujourd'hui qui détient les clefs, c’est le propriétaire. Nous, on n'est pas là pour lui prendre son château. On est là pour le protéger, développe le fondateur du collectif. Il est propriétaire physiquement de cet espace et de son château, mais pas de son histoire. Le patrimoine appartient à tout le monde."

De son côté, le maire de la commune assure prendre la situation au sérieux et envisage de prendre un arrêté de péril. "Nous sommes vraiment inquiets pour la sécurité des visiteurs. Le château est en très mauvais état. J’ai déjà pris une multitude d’arrêtés d’interdiction d’entrée, ça n’a servi à rien. L’arrêté de péril est notre dernier recours.” 

Cette mesure permet au maire de saisir le tribunal : un expert est ensuite dépêché sur les lieux pour étudier l'étendue des dégâts. Sa visite peut aboutir à une obligation, pour le propriétaire, de réhabiliter son bien, mais aussi à l'évacuation des lieux, voire une démolition. “Nos seuls échanges avec le propriétaire ont lieu via des recommandés", raille le maire. Sollicité, le propriétaire du château n’a pas donné suite à nos demandes d’interviews.

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