Le château de Murol (Puy-de-Dôme) est le plus fréquenté de la région Auvergne-Rhône-Alpes. La recette de son succès réside peut-être dans l’offre proposée à ses visiteurs. Pour sa saison 2024, l’édifice enrichit sa scénographie, inspirée d’écrits médiévaux.
Difficile de ne pas remarquer le château de Murol (Puy-de-Dôme) lorsque l’on s’approche du village qu’il domine et qui porte le même nom. Construit à plus de 1 000 mètres d’altitude, l'imposant édifice trône au sommet d’un éperon basaltique, au cœur des volcans d’Auvergne.
Le château a été considérablement modifié depuis sa construction au XIe siècle. Réputé imprenable et unique en son genre dans le paysage castral français, son architecture actuelle renvoie à celle des forteresses proche-orientales.
En 2017, la municipalité de Murol avait lancé un appel d'offres de gestion du site. C'est la société Kléber Rossillon qui l'a remporté. "On est très contents. La première année, on a enregistré 122 000 visiteurs et l'année dernière on a atteint les 190 000 personnes", se réjouit Marine-Alice Poizot Clément, directrice du monument depuis 7 ans.
Le château de Murol peut aujourd'hui se targuer d'être le plus fréquenté des châteaux d’Auvergne-Rhône-Alpes. "Le covid a aussi donné l’envie au public de visiter la France et de faire un retour au patrimoine, aux vieilles pierres."
Une riche scénographie
Derrière ses imposants murs de pierres, se cache une histoire médiévale, celle notamment de Guillaume II de Murol (1350-1440), ancien chevalier qui dirige pendant 20 ans la forteresse. Il tient à jour deux registres dans lesquels poésies et souvenirs personnels se mêlent aux chiffres mais aussi un long testament autobiographique. C'est de ses écrits que la société Kleber Rossillon s'est inspirée pour faire revivre les lieux.
"La scénographie du château est orchestrée autour de Guillaume de Murol. On s’est concentrés sur son histoire personnelle et celle de sa seigneurie au début du 15e siècle. On a énormément travaillé sur les décors intérieurs", explique la directrice.
Pour faire revivre l’édifice comme il y a 600 ans, Kléber Rossilon a reconstitué les décors des différentes salles du château, comme le cellier ou la chambre de la dame. Le gérant a un objectif : enrichir chaque année le parcours de visite de l'ancienne demeure seigneuriale, classée monument historique en 1889. Les visiteurs peuvent aujourd'hui découvrir plusieurs espaces réaménagés comme la salle du canon datant de 1574, la salle du banquet, la garde-robe du seigneur Guillaume de Murol, sa chapelle et son oratoire.
"Pour la Toussaint, on va créer une animation autour de la fête des morts avec une nouvelle scénographie, cette fois ci autour du testament de Guillaume de Murol".
Une forte communication
Pour attirer toujours plus de curieux au château de Murol, Kléber Rossilon mise aussi sur sa programmation. "En 2024, le nouveau spectacle équestre médiéval s'intitule « le Duel des frères ». Il oppose les deux fils chevaliers de Guillaume qui ne sont pas de la même mère. C'est une animation en musique, que l'on a montée en gamme cette année", précise la responsable. Avec cette nouvelle animation, l'entreprise promet des "superbes costumes confectionnés par une couturière locale et des créations musicales originales pour transporter le public au cœur d’une épopée chevaleresque".
Pour sortir la batisse de l'anonymat, la société gestionnaire de lieux culturels et touristiques, qui gère aujourd'hui 12 sites en France et en Belgique, n'a pas hésité à employer les gros moyens dès son arrivée à Murol : "On a beaucoup misé sur la bouille du château et travaillé son image en faisant de gros investissement sur la communication. Si le château était connu des locaux, ce n'était pas forcément le cas du public dans son ensemble. On a donc mené des campagnes de communication au-delà de Murol et son territoire : à Lyon, Saint-Etienne et même à Nantes", détaille Marine-Alice Poizot Clément.
Un décor de cinéma
En de plusieurs scènes du film "Kaamelott : Premier Volet".
"Beaucoup de monde est venu visiter le château avec des maillots de Kaamelott à la suite du tournage. Kaamelott a posé les yeux sur Murol et sur nous. C'est un coup de projecteur très apprécié. On a aussi accueilli l’avant première du film, lors d'une projection en plein air, et accueilli à cette occasion 800 personnes. C'est assez fou quand on connaît notre espace", confie Mme Clément.
"Les visiteurs", "Harry Potter" ou encore des dessins animés, les soirées ciné-château en plein air dont le succès semble ne pas se démentir à Murol, seront reconduites cet été, à partir du 16 juillet et pendant 6 semaines.