Les salades de Pierre Martinet, aussi connu comme le "traiteur intraitable", sont consommées par 5 millions de personnes en France, chaque jour. Son entreprise, qui a commencé en Isère, ne cesse de croître depuis près d'un demi-siècle. Portrait.
C'est l'histoire d'un simple charcutier devenu le roi de la salade en barquette. Pierre Martinet doit sa célébrité à un surnom devenu culte, celui de "traiteur intraitable".
Une salade vendue toutes les deux secondes
Parti de sa petite boucherie de l'Ain, il possède aujourd'hui une société qui a réalisé 165 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018. Une "sucess story" qui démarre en 1968 avec une première recette : la salade de museau de boeuf. "J'ai voyagé à travers le monde pour trouver des museaux parce que je manquais de marchandise, il n'y en avait pas suffisamment en France", se souvient Pierre Martinet. Puis il a l'idée de faire du taboulé.Un demi-siècle plus tard, Pierre Martinet vend une salade toutes les deux secondes. Et c'est à Saint-Quentin-Fallavier, où l'entreprise s'est installée en 1993, que se fait l'essentiel de la production. "En 1990, on peut dire que ce produit n'existait pas. Aujourd'hui, nous produisons plus de 30 000 tonnes par an avec le développement du boulghour, du quinoa et maintenant du sarrasin", indique le traiteur.
Un site en pleine croissance
De petites graines qui occupent beaucoup de place. Le site du groupe isérois est actuellement en plein travaux. Il va s'agrandir de 4 500 m2. "La fosse qui est en train d'être construite, c'est justement pour le frigo. On a pas pu construire plus en hauteur donc on construit en profondeur. L'objectif est de produire 10 000 tonnes de plus qu'aujourd'hui, ce qui va amener cette usine à 45 00 tonnes", lance Pierre Martinet.Pour accélérer la croissance de l'entreprise en 2018, Pierre Martinet a aussi ouvert son capital à deux nouveaux actionnaires : Sofiproteol et Agro Invest, mais son actionnariat reste à 84% familial. C'est avec Nurdan Martinet, son épouse, que le traiteur continue de développer de nouveaux concepts. Et il a toujours une idée d'avance.
Pas ingénieur mais "ingénieux"
"Chaque jour, c'est un nouveau personnage avec une nouvelle idée en tête. Les gens peuvent s'essouffler pour arriver à le suivre, ce n'est pas toujours évident. Il a toujours cette soif d'entreprendre et je pense qu'il n'y aura pas de fin", souligne Nurdan Martinet, directrice des relations extérieures du Groupe Martinet.Après s'être positionné sur le hallal, il mise désormais à fond sur le végétal et le bio. "Je dirais que dans le groupe qui emploie 700 personnes, il y a à peu près 80 ingénieurs. Moi je ne suis pas ingénieur, je suis autodidacte, mais je pense que je suis très ingénieux."
Pierre Martinet est aussi passionné de rugby et de course automobile. L'ancien sponsor du CSBJ le confesse volontiers, c'est dans le sport qu'il n'a pu pratiquer enfant qu'il a cultivé son esprit pionnier.