L'élu "Les Républicains" de Voiron, en Isère, a fait le choix de parrainer Eric Zemmour pour lui permettre de se présenter à l'élection présidentielle. Il s'explique.
C'est le tube du moment. De nombreux élus font le choix d'accorder leur parrainage à un candidat à l'élection présidentielle qui n'est pas de leur famille politique.
Le maire de Cannes, David Lisnard a par exemple choisi de parrainer Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France insoumise. Le maire de Pau, François Bayrou, a lui appelé les élus à parrainer des candidats qui naviguent à plus de 10% des intentions de vote, mais peinent à rassembler les 500 parrainages nécessaires pour se présenter au scrutin présidentiel.
Le maire LR de Voiron, Julien Polat, a suivi cette voie en parrainant Eric Zemmour, le leader du parti d'extrême-droite Reconquête, qui oscille autour des 14% d'intentions de vote mais peine à obtenir des parrainages. Une décision qui a fait du bruit dans cette commune iséroise nichée au pied du massif de la Chartreuse.
"Il y a aussi des gens qui me reprochent ce parrainage"
"Sur les réseaux sociaux, j'ai eu des gens qui me félicitent d'avoir eu le courage de le faire parce qu'ils soutiennent Zemmour ou la pluralité des candidats, mais il y a aussi des gens qui me reprochent ce parrainage", confie l'élu.
Julien Polat défend ce coup de pouce à Eric Zemmour par la nécessité de permettre l'exercice de la démocratie. "Si on pense qu'on réglera les problèmes en écartant les gens avec qui on n'est pas d'accord, ces problèmes ne se régleront plus dans l'urne mais dans la rue", estime Julien Polat. "On a la responsabilité de donner le choix aux Français. Quatre des six premiers candidats dans les intentions de vote n'ont pas encore leurs 500 parrainages", poursuit-il.
J'ai eu des contacts téléphoniques avec l'équipe de Zemmour, mais aussi avec celle de Mélenchon. Ce n'est pas ça qui m'a influencé
Julien Polat
L'élu isérois a choisi Zemmour plutôt que Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, car Eric Zemmour est celui des quatre premiers candidats dans les sondages qui a actuellement le moins de parrainages. "J'ai eu des contacts téléphoniques avec l'équipe de Zemmour, mais aussi avec celle de Mélenchon. Ce n'est pas ça qui m'a influencé".
Et n'est-il pas gêné d'accorder son parrainage à un candidat condamné pour provocation à la haine raciale ? "Est-ce que la loi l'autorise à être candidat ? Oui. Si la justice l'autorise, je ne vais pas faire l'inverse", conclut Julien Polat.