"Sans vétérinaire, il n’y a pas d’élevage" : face à la pénurie de vétérinaires ruraux, le département de l’Isère veut lancer une grande opération séduction

Entre 2017 et 2020, le nombre de vétérinaires ruraux a diminué de 30% en Isère. Face aux difficultés que cela représente pour les éleveurs, le département de l’Isère veut lancer une opération séduction pour attirer de nouveaux professionnels sur le territoire. S’il est voté lors de la prochaine Assemblée départementale, le plan Isère Véto prévoira notamment des indemnités et des aides à l’installation.

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En Isère, sur 300 vétérinaires installés, seule une cinquantaine exerce une activité rurale. Grandes amplitudes horaires, temps de trajet interminables pour se rendre d’une ferme à l’autre, dangerosité, gardes : les arguments qui expliquent ce désamour pour la spécialité rurale sont nombreux.

A ces conditions de travail difficiles s’ajoute la diminution des élevages, fragilisés par les difficultés économiques du secteur, qui remettent en cause la rentabilité des cabinets vétérinaires. Face à ces contraintes, de nombreux professionnels se tournent vers l’activité dite "canine", c’est-à-dire le soin aux animaux de compagnie, qui est beaucoup plus rentable et moins contraignante.

Résultat : entre 2017 et 2020, le nombre de vétérinaires ruraux a diminué de 30% en Isère.

Et certaines zones du territoire sont plus touchées que d’autres. Selon une étude réalisée à la demande du Département, la situation serait encore plus compliquée dans le Sud Isère et dans les massifs montagneux, où le relief entraine des temps de trajet importants qui limitent les possibilités de coopération entre cabinets. 

Quelles solutions ?

Face à ce constat, le Département veut mettre en place le dispositif "Isère Véto" afin de "maintenir un maillage territorial suffisant pour garantir le service aux éleveurs et la surveillance sanitaire du territoire". Pour cela, un plan d’action sera soumis au vote lors de la prochaine Assemblée départementale le 24 juin. Il prévoit :

  • Une indemnité logement de 300 euros par mois pour les étudiants qui feront un stage dans un cabinet vétérinaire isérois exerçant une partie de son activité en médecine rurale.
  • Une aide à l’installation de 15 000 euros en contrepartie de l’engagement d’exercer son activité pendant une période minimale de 3 ans et d’assurer la continuité et la permanence des soins des animaux d’élevage.
  • Une indemnité kilométrique forfaitaire de 0,20 €/km sur déclaration annuelle des kilomètres effectués pour suivre des élevages situés dans les zones ciblées, pour les cabinets vétérinaires isérois exerçant tout ou partie de leur activité auprès d’élevages, dans des territoires d’accès difficile.

"Isère Véto est un dispositif inédit qui vise à favoriser l’installation de nouveaux vétérinaires en milieu rural, en soutien à l’élevage en Isère. Un élevage qui en a bien besoin étant donné la baisse constante du nombre de vétérinaires exerçant en milieu rural. Car sans vétérinaire, il n’y a pas d’élevage. Le Département s’est engagé dès 2015 aux côtés des agriculteurs et éleveurs isérois pour les soutenir, et à travers eux, soutenir la ruralité et les circuits courts. Isère Véto est un dispositif de plus de ce soutien que nous espérons être un succès", souligne Jean-Pierre Barbier, président du Département.

Pour mettre en œuvre ces aides, le Département prévoit une enveloppe financière de 80 000 € pour 2022, puis un budget annuel de l’ordre de 100 000 €. Ces montants seront également soumis au vote de l’Assemblée départementale fin juin.

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