Les vétérinaires ruraux de moins en moins nombreux en Isère : "Financièrement, je tourne à perte"

Selon une étude commandée par le département de l’Isère, le nombre de vétérinaires ruraux a baissé de 30% en 3 ans. Peu lucrative, cette spécialité attire de moins en moins de soigneurs, notamment dans le sud du département où la situation devient inquiétante. 

Dans tout l’Oisans, Pierrick Van Houtte est le seul vétérinaire à exercer une activité rurale.

Ce matin-là, il a rendez-vous dans la chèvrerie de Jérôme pour ausculter l’un de ses animaux.  

Sur 300 vétérinaires installés en Isère, seule une cinquantaine exerce encore une activité rurale. Alors forcément, la demande des éleveurs est grande. Ce qui peut parfois compliquer certaines interventions.

"Pour les vêlages, ça se joue à la minute pour ne pas que le veau ou la vache ait un problème, explique Jérôme, éleveur de chèvres. Ça m’est déjà arrivé de devoir attendre le vétérinaire et les minutes sont longues quand c’est comme ça !". 

Originaire de Belgique, Pierrick exerce dans la région depuis 20 ans. Mais comme beaucoup de vétérinaires ruraux, il a du mal à trouver un équilibre. "Financièrement, je tourne à perte avec le rural. Il n’y a aucun intérêt à faire ça, c’est juste que je suis passionné. Mais un jour où l’autre, peut être que j’arrêterais car c’est fatiguant. Il y a des astreintes à faire jour et nuit et le lendemain, il faut être debout aussi".

A ses contraintes s’ajoutent également les temps de trajets, plus long dans ce territoire de montagne à faible densité d’élevage. Alors Pierrick a fini par faire aussi de la consultation d’animaux domestiques.

 

Un désert vétérinaire

Selon Benjamin Dubail, président de l’association Véto 38, la situation risque encore de s’aggraver : l’Isère pourrait bientôt devenir un désert vétérinaire.

"Les éleveurs ont de plus en plus de difficultés donc économiquement parlant ça devient de plus en plus compliqué de suivre les élevages. Donc on a moins de boulot aussi pour ça, justifie le vétérinaire. La solution est simple et en même temps compliquée : il faut que les agriculteurs puissent vivre correctement de leur travail".

L’Isère, département de plus de 7000km², compte aujourd’hui plus de 2300 élevages pour seulement 50 vétérinaires ruraux.

 

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