Le lycée des Portes de l'Oisans de Vizille a vécu une matinée chaotique : incendies dans les toilettes et sur le parking, des professeurs qui font valoir leur droit de retrait et des élèves mobilisés après avoir eu connaissance d'un mail signé Michel Fourniret semblant provenir de l'académie
Tout a commencé dès la rentrée des cours ce lundi 28 septembre devant les grilles du Lycée des Portes de l'Oisans à Vizille : de nombreux élèves du lycée ont manifesté leur colère, et refusé d'entrer en classe. Ils se sont mobilisés, à l'appel du mouvement de lycéennes et de lycéens "pour la liberté vestimentaire."
A l'origine de leur rage : un mail insultant, signé... Michel Fourniret, adressé manifestement par erreur à plusieurs personnes. Ce message était a priori envoyé en réponse à un mail adressé par une lycéenne du mouvement au proviseur, concernant la liberté vestimentaire au sein de l'établissement.
L'affaire embarrasse pour le moins l'Académie de Grenoble qui nous a confirmé le contenu du message révélé ce matin par le Dauphiné Libéré :"Elle ne manque pas d'air, la merdeuse. Je n'ose te dire ce que je lui souhaite. Michel Fourniret"
La responsable de la communication de l'Académie de Grenoble nous a précisé qu'une réunion avait lieu au cabinet du Rectorat, afin de "dénouer les fils de la situation". Elle a tenu à préciser que ce message n'émanait pas d'un "personnel de l'académie en activité". De qui s'agit-il? D'une personne en arrêt maladie ou à la retraite? Comment a-t-elle eu accès à la messagerie du lycée? Autant de zones d'ombres à éclaircir...
Des incendies dans les sanitaires et sur le parking : un des auteurs présumés interpellé
Dans la matinée, la manifestation de protestation a dégénéré. Un incendie a été déclenché dans les toilettes de l'établissement, une voiture a pris feu sur le parking . Les professeurs ont fait valoir leur droit de retrait. Les pompiers sont intervenus, et ont dû ventiler longuement les locaux afin d'évacuer les fumées qui s'étaient propagées.
La compagnie de gendarmerie de la Mure est en charge de la direction de l'enquête. On ignore par ailleurs si ces incendies sont l'oeuvre de lycéens, "ou de personnes extérieures, qui auraient profité du désordre pour pénétrer dans l'établissement"".
Un des deux auteurs présumés des incendies a d'ores et déjà été arrêté, sans que son identité ait été dévoilée. La Compagnie de la Mure, en accord avec le parquet de Grenoble, s'est saisie des investigations concernant le mail en cause.
Pour "apaiser" la situation, des patrouilles de gendarmerie seront présentes aux abords de l'établissement, matin, midi et soir, toute la semaine.
Les cours de l'après-midi Ont pu reprendre normalement. Des représentants de l'académie se sont rendus sur place afin d'échanger avec les élèves et les personnels de l'établissement, dans un "souci d'apaisement et d'échange"
Des lycéens ont annoncé qu'ils allaient "écrire une lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer, pour dénoncer ce qui est inacceptable".
Quant à la jeune fille qui a reçu ce mail en réponse de son courrier au proviseur, "elle et sa famille n'ont pour l'instant pas encore décidé de porter plainte ", nous a indiqué l'académie de Grenoble.