En Isère, une épicerie indépendante située à la Côte-Saint-André a évité la fermeture grâce à la mobilisation de plusieurs habitants. Ces derniers, rassemblés en collectif, rouvriront l’établissement au mois de septembre, sous la forme d’une coopérative.
"C’est un endroit qui correspond aux valeurs qu’on a envie de voir exister dans ce village" confie Guillaume Dubourg, habitant de la Côte-Saint-André, en Isère. Ce dernier, en compagnie de 140 autres citoyens, a décidé de se mobiliser pour sauver l’une des dernières épiceries indépendantes de cette commune de 5 000 âmes.
Un élan de solidarité inattendu
Il y a quelques semaines, Corinne Flatry, la fondatrice du "comptoir de Co" décide d’annoncer la fermeture de son établissement à ses clients, n’ayant "pu se dégager de salaire pendant plusieurs mois". Pourtant, l’aventure avait bien démarré, "avec une certaine attente des clients concernant des produits locaux, biologiques, de qualité et en vrac" explique la commerçante. Puis, la dégringolade avec un chiffre d’affaires en baisse et l’obligation de fermer ce commerce de proximité… Enfin, c’est ce que Corinne pensait, car elle n’attendait pas à recevoir une telle vague de soutien de la part de ses clients.
"Une aventure formidable, incroyable"
Les Côtois habitués à fréquenter "le comptoir de Co" ont décidé de tout mettre en œuvre pour sauver leur commerce. En urgence, ils ont créé un collectif regroupant aujourd’hui 140 adhérents aux compétences diverses et variées. En un mois seulement, 5 000 euros ont été récoltés par ces citoyens engagés, par le biais d'une cagnotte destinée à "reconstituer un stock de marchandises" en vue de la réouverture. "Tout le monde se réveille" affirme l’un des membres du collectif. "J’ai des étoiles plein les yeux" sourit l'épicière,
C’est une aventure formidable, incroyable.
Corinne Flatry, fondatrice de l'épicerie
"Nous pensons que le modèle des petits commerces comme celui-ci ne doit pas systématiquement reposer sur les épaules d'une seule personne qui n'arrive pas à en vivre mais qu'un groupe de "clients-coopérateurs" engagés peut permettre à ce genre de structure d'exister" explique le collectif sur les réseaux sociaux.
L'épicerie devient une coopérative
"Le comptoir de Co" rouvrira en septembre sous la forme, cette fois-ci, d’une coopérative où chaque adhérent prendra part aux décisions et bénéficiera de réductions s’il investit du temps et de l’argent, "entre 100 et 300 euros par coopérateur" précise Julie Magnea, "et en terme de temps, ce serait l’équivalent de deux heures par semaine ou une journée par mois".
Les portes du commerce restent ouvertes à tous les volontaires. En ce qui concerne l’association, une première réunion aura lieu le mercredi 23 août à 18h30 à la mairie de la Côte-Saint-André. Le collectif aimerait ensuite "avoir une liste des coopérateurs intéressés avant la fin du mois". Si vous l’êtes, sachez qu’une réunion aura également lieu le samedi 26 août à 9h30. Il est possible de prendre contact avec le collectif par courriel à l'adresse : lecomptoirdeco.lecollectif@gmail.com.