Comme leurs confrères du monde entier, les journalistes italiens ont rendu de longs hommages à Jean-Paul Belmondo. Avec quelques "scoops" au passage sur les "coups de cœur" qu'il a suscité ou ses liens avec sa famille piémontaise.

"Il Divo della « nouvelle vague » è morto". Du Corriere della Sera milanais, à la Repubblica romaine, en passant par La Stampa turinoise, nul quotidien italien ne pouvait passer sous silence la mort de Jean-Paul Belmondo.

Vue l’impressionnante liste des rencontres italiennes effectuées par l’acteur français tout au long de sa carrière, rien d’étonnant à ce que nos confrères transalpins aient usé, à l’envi, de l'équivalent masculin du terme "diva" pour le qualifier.

Jugez plutôt. Belmondo avait joué ou été dirigé par des réalisateurs tels que Alberto Lattuada, Vittorio de Sica ; des acteurs et actrices telles que Gina Lollobrigida, Claudia Cardinale, Sophia Loren, ou encore Stefania Sandrelli.

Il était sexy à mourir, ses baisers étaient étourdissants !

Stefani Sandrelli

"Il était sexy à mourir avec sa bouche large et ses jambes tordues, se rappelle Stefania Sandrelli, très diserte sur l’acteur mais aussi sur l’homme Belmondo. Je lui ai dit dès la première fois où je l’ai vu : « Tu as la plus grande bouche de France et les jambes les plus tordues au monde ». Ca l’a fait rire. Il était très beau (…) Et quand il m’embrassait lors des tournages, ses baisers étaient étourdissants (…) On s’appréciait vraiment l’un et l’autre, mais ensemble, on a jamais rien fait d’autre que de rire !".

 

Belmondo, tête à "Borsalino"

Mais, au-delà des réactions à la mort de l’acteur, c’est dans la presse de nos voisins piémontais que l’on trouve les anecdotes les plus étonnantes à propos du lien très particulier qu'il avait noué avec l’Italie.

Dans la ville d’Alessandria, par exemple, Belmondo ne peut être imaginé autrement que coiffé du célèbre chapeau Borsalino. Et pour cause : c’est dans cette ville qu’est né, à la fin du XIXe siècle, le plus célèbre couvre-chef du cinéma. Révélé par Bogart sur l’affiche du film "Casablanca" et élevé au rang d’icône par le duo Belmondo-Delon dans "Borsalino".

Un succès du cinéma des années 70 qui ne devait pas s’appeler ainsi. Le quotidien de Turin ne manque pas de le rappeler. Jacques Deray, son réalisateur, aurait préféré trouver un titre composé avec les noms des deux mafieux marseillais - Paolo Carbone et Francesco Spirito - dont il était censé raconter les turpitudes. Mais face à l’opposition des descendants des deux bandits, le réalisateur français s’est vu contraint de faire un aller-retour éclair en avion de tourisme à Alessandria pour demander l’autorisation à l’industriel des chapeaux d’utiliser le nom de sa marque.

Ce sont alors, les arrières petits-fils du créateur du chapeau, Giuseppe Borsalino, qui guident l’entreprise piémontaise. "Mon père était d’accord pour que le film porte le nom « Borsalino »", explique Vittorio Vaccarino, l’un des derniers descendant de la célèbre famille, à nos confrères de « La Stampa ». "En revanche, mon oncle Teresio ne voulait pas en entendre parler. Et c’était lui le président !"

Finalement, après des heures de négociations entre le réalisateur et les patrons de l’entreprise, "Borsalino", le film pouvait s’inscrire en lettres géantes, aux côtés de Belmondo et Delon. "Mais à la condition exclusive que le titre du film ne comporte aucun autre mot que le nom : « Borsalino »".

 

Jean-Paul Belmondo, dit "Rousset"

Mais le "scoop" italien sur la mort de l’acteur français, c’est certainement un correspondant local du quotidien La Stampa de Cuneo qui l’a décroché. "Notre coup de téléphone trouve Armando alors qu’il se trouve en plein travail dans son potager du hameau de Castello di Pietraporzio", explique notre confrère. Armando, comment ? Mais Armando Belmondo, bien sûr ! Le cousin de Jean-Paul.

79 ans, agrégé de physique, ex-dirigeant de Fiat et Alenia. "Ca ne me surprend pas qu’il soit mort", déclare-t-il, tout de go, au journaliste. "Je savais qu’il était malade. Vous savez, on ne s’est jamais rencontré. Mais j’ai vu tous ses films !", confesse le parent de "Bébél".

En revanche, Armando avait bien rencontré Paul, le père de Jean-Paul. Alors tout petit, il n’a pour se souvenir du passage du célèbre sculpteur qu’un petit moulin à café, apporté en cadeau à ses parents.

"Nos arrière grands-pères, à Jean-Paul et moi, étaient frères, raconte Armando à La Stampa. Le sien est allé en France, puis en Algérie où est né le père de Jean-Paul. Mais ici, dans la val Stura, il y a tellement de Belmondo que l’on nous donne tous un surnom. Ainsi, on appelait les Belmondo de Jean-Paul les « Rousset », et nous les « Ciapelet »".

Chez nos voisins, on se souviendra donc de Jean-Paul Belmondo. Mais aussi d’un Piémontais parti décrocher la gloire chez les gens d'à côté, en se fiant à la bonne étoile d’un surnom aux accents bien français.

 

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