"La naissance de ma fille me fait grandir", constate la biathlète et jeune maman Marie Dorin-Habert, sacrée ce dimanche 8 mars sur la poursuite, après son premier titre samedi en sprint, aux Mondiaux de biathlon de Kontiolahti. Questions/réponses.
Question: Réalisez-vous ce que vous êtes en train de vivre?Réponse: "Je commence à réaliser tout doucement et ça me plaît bien. C'est difficile car des fois on met tout en place et ça ne le fait pas, et là ça le fait donc j'en profite. J'ai le temps de m'en rendre compte pendant la course. Prendre le drapeau ne m'était jamais arrivé non plus. Quand je l'ai pris je me suis dit: est-ce que c'est bien sérieux? Elles vont revenir derrière".
Q: Diriez-vous que ces succès sont inattendus après votre accouchement en septembre?
R: "Non. On ne savait pas du tout à quoi s'attendre au niveau du timing de mon retour, après la naissance d'Adèle (en septembre). Au vu de la forme du moment, ce n'est finalement pas si inattendu que ça mais il faut le faire quand même et je suis super contente".
Q: Est-ce encore plus fort qu'hier?
R: "Dans la ligne droite d'arrivée c'était encore mieux qu'hier. Je n'ai pas de mot. Ca fait partie des jours où on a l'impression qu'on peut faire n'importe quoi et ça se passe bien. Je dois être sur une bonne lancée. Je me suis un peu désunie au premier tir debout, j'ai un peu trop pensé au résultat, et je suis contente d'avoir su me ressaisir aux tirs suivants, en étant plus offensive."
Q: Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui ça marche pour vous?
R: "Depuis deux ans, j'ai un meilleur niveau sur les skis, j'ai plus de marge. Il y avait meilleur que moi, mais là aujourd'hui non, j'étais toute seule devant".
Q: N'avez-vous pas parfois trop accepté de ne pas pouvoir gagner?
R: "C'est vrai que je l'ai aussi pensé. Et je pense que la naissance de ma fille me fait grandir de ce point de vue. Je n'ai pas l'impression d'avoir tant changé que ça mais j'ai quand même changé. Je me considère un peu comme la vieille du groupe. Quelque part ça me permet de m'assumer complètement. J'assume plus les résultats et les ambitions que j'ai. Dans le passé, je n'ai pas fui mais j'avais tendance à penser que ce n'était pas pour moi et que je n'étais pas prête pour ça. Et des fois à force de penser du négatif sur soi ça se répercute sur le tir au niveau mental".