Le rugby féminin est à la une de "Match Retour " avec Jessy Trémoulière, joueuse de l'ASM Romagnat Rugby féminin. Elle était l'invitée de Jean-Luc Roussilhe ce lundi 5 septembre.
Le rugby féminin est à la une de "Match Retour " avec Jessy Trémoulière, joueuse de l'ASM Romagnat Rugby féminin.
Jean-Luc Roussilhe : "ASM Romagnat Rugby féminin" : il va falloir s'y faire à ce nouveau nom ! Ça change des choses pour vous ?
Jessy Trémoulière : Tout à fait, on a signé la convention il y a une semaine pile et ça change des choses au niveau de l'image. On a l'image de l'ASM. C'est vrai que c'est gratifiant pour le club et pour le rugby féminin. Voir une grande équipe se tourner vers le rugby féminin, c'est sûr que ça donne encore plus envie de mouiller le maillot.
JLR : Eric de Cromières et les dirigeants de l'ASM ont assisté à votre entraînement la semaine dernière. C'est une forme de reconnaissance même si pour l'instant, il n'y a pas de soutien financier ? C'est plutôt une aide matérielle ?
JT : C'est vrai que financièrement, il n'y a pas d'aide. On sait qu'on a médecin et kiné. C'est surtout en terme d'image, et pourquoi pas après aller sur les mêmes sponsors aussi. C'est à voir au niveau des dirigeants, c'est la présidente qui s'occupe un peu de tout ça.
JLR : Vous commencez votre saison samedi pour le premier match du top 8 face à Lille. Il y a peu de mouvement dans l'effectif. On a vu un visage à l'entraînement, celui de Martin Scelzo, entraîneur des avants, ancien pilier de l'ASM qui apporte son expérience. Il l'avait fait il y a trois ans aussi !
JT : C'est le nouveau entraîneur devant. C'est une grosse tête, on sait les capacités qu'il a. Il nous a entraînées il y a trois ans et l'année avait été très bénéfique pour Romagnat puisqu'on avait été jusqu'en finale ! Malheureusement, on avait perdu ...
JLR : Il vient aider Fabrice Ribeyrolles, l'entraîneur en chef. On constate que ce sont des hommes qui entraînent les femmes un petit peu partout dans les clubs. Pourquoi ?
JT : Ça, il faudrait leur demander ! Après, c'est bien que les hommes changent de mentalité, qu'ils se tournent un peu vers le sport féminin !
JLR : Ca amène la rigueur du rugby masculin ?
JT : Peut-être, oui ! Plus de rigueur, plus d'entrain, plus de professionnalisme.
JLR : Votre premier match du Top 8 ce sera samedi au Stade Montpied à 18h30 face à Lille, les championnes de France en titre. C'est un gros morceau pour commencer, un match de gala ! Vous savez déjà que ça va être très compliqué ?
JT : Oui, ça va être très compliqué mais on a nos acquis. On a mis 30 ou 40 points aux adversaires pendant les phases finales. On est le petit poucet, on n'a rien à perdre. Il faudra se lâcher, jouer comme on a l'habitude de le faire !
JLR : Lille est le favori du championnat. Il y a d'autres gros morceaux, comme Montpellier ?
JT : Montpellier était finaliste l'an dernier face à Lille. Derrière, pas très loin, il y a le Stade Toulousain et Saint-Orens. Ce sont des équipes qu'on n'a pas l'habitude de rencontrer donc cette année ça va être tout nouveau pour nous.
JLR : Vous connaissez le Stade Montpied où vous allez jouer ce premier match. Vous l'aviez découvert avec l'équipe de France de rugby à 7. Le championnat débute très tôt pour préparter la coupe du monde de rugby à 15 qui aura lieu en Irlande à l'été prochain. Vous êtes sous contrat avec la fédération, est-ce que ça veut dire que vous jouerez peu de match avec Romagnat ?
JT : J'ai signé pour un an de plus avec la fédération. Je suis à 75 % du temps, et malheureusement, il y a trois matches qui vont arriver, je ne pourrai en faire qu'un. On verra ensuite comment ça va se passer entre le club, le 15 et le 7. On ne sait pas trop ...
JLR : Il faut trouver un accord ? C'est compliqué comme chez les garçons pour trouver des dates de disponibilité pour l'équipe de France ?
JT : Tout à fait. Le planning du 15 se combine bien avec celui du club, mais c'est surtout avec celui du 7 que ca sera plus compliqué.
JLR : L'équipe de France, évidemment, ça évoque les JO. Vous avez participé aux Jeux Olympiques à Rio. Il n'y a pas eu le résultat espéré sur le plan sportif, pas de médaille, mais des souvenirs incroyables !
JT : Oui, des bons souvenirs ! Malheureusement, le côté sportif n'a pas été au rendez-vous, on va en tirer des conséquences. On sort grandies de cette expérience pour revenir plus fort dans 4 ans. On a vécu des expériences inoubliables : j'ai pu assister à la finale du 200 mètres et du 100 mètres en athlétisme !
JLR : La finale de la perche aussi ? Vous avez pu entendre les sifflets du public pour Renaud Lavillenie ? Vous confirmez ?
JT : Oui, il y a eu des sifflets, après on est au Brésil, et c'est un "France - Brésil" en finale ! Les Brésiliens ont sifflé, malheureusement ...
JLR : Ca permet de rencontrer des sportifs de renom, d'échanger des expériences, de faire connaître le rugby féminin ?
JT : J'ai discuté avec quelques handballeurs comme Thierry Omeyer. Il a été très gentil, il s'est intéressé à la manière dont on vivait l'expérience. Il pensait même qu'on était professionnelles dans nos clubs alors qu'il n'y a pas de professionnalisme au niveau du rugby féminin !