On attendait Martin Fourcade, son immense expérience et son palmarès XXL et c'est finalement la skieuse de bosses Perrine Laffont, 19 ans à peine et trois succès en Coupe du Monde qui offre ce dimanche 11 février à l'équipe de France sa première médaille, et elle est en or!
Il s'en est fallu de trois fois rien, neuf centièmes de point, mais ils ont suffi à la Française pour devancer la championne olympique en titre, la Canadienne Justine Dufour-Lapointe, et la Kazakhe Yulia Galysheva lors de la troisième et dernière manche de la finale.
"C'est juste fou ! Je l'ai rêvé tellement de fois, imaginé tellement de fois, visualisé tellement de fois, j'ai souffert tellement de fois que c'est pour ça que c'est juste un sentiment incroyable", a-t-elle lâché en zone mixte, encore un peu abasourdie par son exploit.
La Française est montée en puissance au cours de cette finale en trois morceaux, exigeante pour les nerfs et le physique: 6e lors de la première descente, troisième dans la deuxième et enfin première dans l'ultime run, celui qui vaut de l'or.
PERRINE LAFFONT CHAMPIONNE OLYMPIQUE !!! La jeune femme de 20 ans remporte l'or après une épreuve forte en émotion. Les commentateurs de France Télévision sont en folie ! #PyeongChang2018 #premieremedailledor #Francetvsport #perrinelaffont #skiacrobatique pic.twitter.com/aQ67Scgqzl
— France tv sport (@francetvsport) 11 février 2018
Quand la dernière candidate en lice, la Canadienne Andi Naude, a chuté et perdu toute chance de médaille, la Pyrénéenne a eu une hésitation, le temps de vérifier que sa concurrente n'avait rien de grave. Le clan français, lui, exultait déjà.
Surdouée de la discipline, vice-championne du monde en 2017 et actuellement deuxième au classement général de la Coupe du Monde, Laffont avait déjà crevé l'écran lors des précédents JO, à Sotchi en 2014.
"Tellement jeune"
A 15 ans en Russie, l'âge limite pour participer aux Jeux, Laffont avait créé la sensation en signant le cinquième temps des qualifications, à peine un mois après ses débuts en Coupe du monde. Avant de craquer et de passer à côté de la finale.
Quatre ans plus tard à Pyeongchang, elle a affiché depuis son arrivée un mélange de stress et de confiance, pestant contre une neige en "béton", mais assurant toujours qu'elle avait "de la marge".
Il faut dire que depuis Sotchi, elle travaille avec une préparatrice mentale qui lui donne des clés pour se faciliter la tâche dès qu'elle se pose des questions.
Le talent et le professionnalisme, donc, mais sa victoire de dimanche est surtout l'aboutissement d'une vie dans les bosses, poussée par un père et une mère passionnés de la discipline au point d'ouvrir un club dédié aux Monts d'Olmes, dans les Pyrénées Ariégeoises.
"Je ne me rappelle même pas de mes premières bosses, j'étais tellement jeune", avait-elle confié à l'AFP quelques semaines avant les JO-2018, dans un entretien accordé à Niaux, en Ariège, dans la maison familiale.
Avec cette médaille d'or, Perrine Laffont ouvre donc le compteur de l'équipe de France à Pyeongchang. Elle remet aussi en route celui du ski de bosses, bloqué depuis le bronze de Sandra Laoura en 2006.