Pour les JO d'hiver 2026 de Milan-Cortina, les épreuves de bobsleigh, luge et skeleton pourraient finalement se tenir à Cortina, avec une piste flambant neuve. C'est en tout cas ce qu'a annoncé le comité organisateur ce mardi 30 janvier 2024. Mais cette solution ne fait pas l'unanimité parmi le Comité international olympique (CIO).
Pour les Jeux olympiques d'hiver 2026, une décision a enfin été prise au sujet de l'organisation des épreuves de bobsleigh, luge et skeleton. Ce mardi 30 janvier 2024, le comité organisateur a annoncé qu'elles devraient se tenir sur une nouvelle piste de bobsleigh, qui doit encore être construite à Cortina d'Ampezzo, station des Dolomites italiennes.
Un "éventuel plan B" toujours dans les tiroirs
Le comité d'organisation des JO 2026 de Milan Cortina s'était engagé auprès du Comité international olympique (CIO) à annoncer d'ici au 31 janvier le site où en découdront les meilleurs pilotes de bobsleigh, luge et skeleton de la planète du 6 au 22 février 2026.
À la veille de la date-limite, le comité a finalement tenu parole à l'issue de son conseil d'administration à Milan. Mais, comme s'il était échaudé par le feuilleton autour de cette piste qui dure depuis des mois et qui a singulièrement écorné son image, son annonce contient bien des précautions. À deux ans de l'échéance, Cortina d'Ampezzo est désormais l'option privilégiée, mais pas encore définitive.
Le projet initial avait été abandonné en 2023
En 2023, le projet initial d'une nouvelle piste à Cortina, là où avaient eu lieu les épreuves de bobsleigh des JO 1956, avait été abandonné. La Simico, la société chargée de la livraison des infrastructures olympiques pour les JO 2026, a lancé fin décembre 2023 un appel d'offres pour une version dite "light", moins onéreuse que les 100 millions d'euros du projet initial.
Le géant italien du BTP Pizzarotti s'est porté candidat pour un marché d'un montant de 81,6 millions d'euros et une livraison en mars 2025. "Le comité d'organisation Milan Cortina 2026 attend avec optimisme la décision de la Simico sur les travaux du centre de glisse de Cortina", ont reconnu les organisateurs.
Mais, ont-ils aussitôt précisé, "compte tenu des avis négatifs reçus du CIO et des Fédérations internationales (de luge et bobsleigh), préoccupés par les délais serrés qu'imposent les travaux", ils ont décidé "de ne pas interrompre le dialogue avec les gestionnaires de pistes existantes" hors d'Italie, pour disposer d'"un éventuel plan B".
Des JO d'hiver à l'étranger ?
Les organisateurs avaient trois options à leur disposition : une nouvelle piste à Cortina, la rénovation de la piste Cesana des JO 2006 de Turin, ou une piste à l'étranger. En octobre dernier, ils avaient annoncé durant la 141e session du CIO à Bombay, que, faute de piste en Italie, ils allaient déplacer hors du pays ces épreuves.
Mais le dossier est devenu depuis hautement politique. Désireux d'éviter ce qu'il considérait comme un camouflet alors qu'il a mis le "Made in Italy" au centre de son action, le gouvernement ultra-conservateur de Giorgia Meloni a repris la main en décembre et depuis plaidait pour l'option Cortina. "Il est inacceptable que les épreuves de bob des JO se déroulent hors d'Italie", a ainsi écrit avant l'annonce des organisateurs sur son compte X Antonio Tajani, le ministre italien des Affaires étrangères.
Oggi in Consiglio di ministri si approveranno norme sulle Olimpiadi invernali del 2026.Non è accettabile che le gare di bob si svolgano fuori dall’Italia. La scelta è obbligata: o Cortina o Cesana . Faremo di tutto per raggiungere l’obiettivo. Io tifo Italia !
— Antonio Tajani (@Antonio_Tajani) January 30, 2024
15 mois pour construire une nouvelle piste
La construction d'une nouvelle piste reste la solution la plus risquée, si près de l'échéance, et la plus coûteuse. Elle est aussi la plus redoutée par le CIO qui était lui partisan d'une délocalisation - inédite pour des JO d'hiver - à l'étranger, en Suisse ou Autriche voisines. La piste de bobsleigh de La Plagne avait elle aussi, un temps, été évoquée avant d'être abandonnée.
Comme l'a rappelé récemment Christophe Dubi, le directeur exécutif des Jeux, "depuis le début, nous pensons que la construction d'une piste est un dossier complexe, en termes de coût, de réutilisation et de calendrier". Le dossier de cette piste pour les sports de glisse empoisonne depuis plusieurs mois les organisateurs et leurs relations avec le Comité international olympique (CIO).
Les organisateurs des JO 2026 sont conscients que leur décision va déplaire au CIO et qu'ils n'ont pas le droit à l'erreur, ou même au retard. "Nous sommes en contact permanent avec le CIO et les fédérations internationales", ont-ils assuré, avant de lancer un avertissement au futur constructeur de la piste : "Les tests de pré-homologation ne peuvent en aucun cas avoir lieu au-delà du mois de mars 2025."
Il reste donc 15 mois pour construire une piste qui, dans son projet initial, mesurait 1,445 km de long sur un terrain présentant une déclivité moyenne de 8,5 % et comportait 16 virages et de nombreux équipements de réfrigération.