Ils risquent jusqu'à dix ans de prison mais le parquet n'a pas réclamé plus de 14 mois ferme: les douze prévenus des violentes émeutes de Moirans (Isère) à l'automne 2015, à l'origine d'une vive polémique, seront fixés sur leur sort mercredi.
Le jugement est attendu ce mercredi à 14h00 au tribunal correctionnel de Grenoble. Jeudi, au dernier jour du procès, le vice-procureur Michel Coste n'avait requis de peine ferme qu'à l'encontre de trois d'entre eux, réclamant du sursis pour les neuf autres.
La plupart niant les faits. Le "visage de Marianne", symbole de la République, a été "bafoué" et "sali" lors de ce jour d'émeutes, avait lancé le magistrat dans un réquisitoire salué pour sa "mansuétude" par la défense mais critiqué pour son "laxisme" par les parties civiles.
Le 20 octobre 2015, plusieurs dizaines d'émeutiers avaient incendié des pneus, palettes et voitures sur une route départementale et bloqué la ligne SNCF Lyon-Grenoble en y jetant des voitures brûlées. Ils protestaient contre le refus d'un juge d'autoriser la sortie de prison de Mike Vinterstein, 24 ans, appartenant à la communauté des gens du voyage, pour assister aux obsèques de son frère de 17 ans.
Il avait fallu de longues heures aux forces de l'ordre pour rétablir le calme et aucune interpellation n'avait eu lieu le jour des faits, ce qui avait valu au gouvernement d'être taxé de "laxisme" par l'opposition. Trente-cinq véhicules avaient été incendiés et 257 trains retardés ou annulés, pour un préjudice total évalué à plus de 400.000 euros.