Des peines allant de 6 mois de prison avec sursis à 14 mois ferme ont été requises jeudi à l'encontre des douze prévenus jugés à Grenoble pour leur participation supposée aux émeutes de Moirans à l'automne 2015.
"Cette ville de Moirans a vécu un état de siège. Le visage de Marianne, ce jour-là, a été bafoué, a été sali", a lancé le vice-procureur Michel Coste dans un réquisitoire prononcé devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Les douze suspects, âgés de 18 à 58 ans, dont un seul détenu, encourent jusqu'à dix ans de prison.
Le magistrat a requis des peines de 6 à 12 mois de prison avec sursis contre les trois femmes poursuivies. Il a réclamé de 12 à 15 mois avec sursis contre trois "émeutiers primo-délinquants" et de 16 à 20 mois avec sursis contre deux "activistes ayant un passé judiciaire".
Le reportage de Marion Feutry, Marie Michellier et Virginie Muamba
Trois prévenus "hyper-actifs à passé judiciaire"
Des peines de deux ans de prison (dont 6 à 14 mois de prison ferme) ont été requises contre trois prévenus "hyper-actifs à passé judiciaire" et une peine de 14 à 15 mois avec sursis contre un dernier prévenu quinquagénaire, qualifié de "mystère". Les peines requises étaient pour la plupart accompagnées de sursis de mise à l'épreuve ou de travail d'intérêt général. Le représentant du ministère public a en outre souligné que les peines "pouvaient être aménagées à condition que l'on indemnise les victimes".Le 20 octobre 2015, plusieurs dizaines d'émeutiers, issus notamment d'un camp de gens du voyage sédentarisés, avaient incendié des pneus, palettes et voitures sur une route départementale et bloqué la ligne SNCF Lyon-Grenoble en y jetant des voitures brûlées. Ils protestaient contre le refus d'un juge d'autoriser la sortie de prison de Mike Vinterstein, 24 ans, pour assister aux obsèques de son frère de 17 ans.