Un foyer de fièvre catarrhale ovine (FCO) ou maladie de la langue bleue, qui touche aussi les bovins, a été découvert vendredi 11 septembre dans l'Allier. Des mesures pour limiter l'épidémie ont aussitôt été annoncées. Rencontre avec un vétérinaire qui nous éclaire sur cette maladie.
Le Dr Bertrand Roumégous, vétérinaire et Président du Groupement Vétérinaire d'Auvergne, a accepté de répondre aux questions de notre équipe. "La fièvre catarrhale ovine est une maladie virale qui se traduit majoritairement dans les cas cliniques que l'on peut observer par des températures très élevées (hyperthermies) et par des inflammations des muqueuses, des lèvres, de la muqueuse buccale et parfois de la langue qui peut prendre une couleur rouge vif et même bleutée, qu'on qualifie de langue bleue et donc de Blue tongue. Ceci dit, ce n'est pas le symptôme le plus fréquent de cette maladie puisqu'il faut savoir que la majorité des animaux qui sont porteurs du virus ne déclarent pas forcément de symptômes cliniques. Il y a beaucoup de portage latent.
On peut néanmoins être très rassurant vis à vis du grand public, puisqu'il s'agit d'une maladie qui n'est pas transmissible à l'homme. On n'est pas sur une zoonose, donc il n'y a vraiment aucun risque vis à vis de la santé humaine. Ni par infection directe, ni par la viande, ni par le lait."
Le virus de la fièvre catarrhale ovine est véhiculé par un moucheron piqueur, le Culicoides. Le virus peut aussi être transmis d'animal à animal lors de présence de sang : blessures, mise bas ...
On peut néanmoins être très rassurant vis à vis du grand public, puisqu'il s'agit d'une maladie qui n'est pas transmissible à l'homme. On n'est pas sur une zoonose, donc il n'y a vraiment aucun risque vis à vis de la santé humaine. Ni par infection directe, ni par la viande, ni par le lait."
Le virus de la fièvre catarrhale ovine est véhiculé par un moucheron piqueur, le Culicoides. Le virus peut aussi être transmis d'animal à animal lors de présence de sang : blessures, mise bas ...
Comment éviter l'épidémie ?
Autre difficulté : avant que la maladie ne se déclare, le virus incube une quinzaine de jours. Dans l'Allier, pour vérifier si la contagion s'est déjà propagée, quelques 150 animaux des élevages voisins (dans un rayon de 2km de l'explitation concernée) ont d'ores et déjà été subis des prélèvements. Les résultats, dont certains seraient positifs, ne devraient être connus officiellement qu'en début de semaine prochaine.
En attendant, le cheptel des animaux de l'exploitation affectée est depuis confiné, placé sous surveillance renforcée . Lundi 14 septembre à Paris, une première réunion d'urgence doit avoir lieu pour déterminer les mesures de gestion et la stratégie vaccinale à mettre en place.
Enfin mardi à Clermont-Ferrand, le préfet devrait annoncer en détails les mesures prises pour éviter la propagation du virus et accélerer son éradication.
Reportage : Laurent Pelletier, Christian Darneuville. Montage : Magalie Canuto. Intervenant : Dr Bertrand Roumégous (vétérinaire,
Président du Groupement Vétérinaire)