La marque Matines a décidé de ne plus s'approvisionner auprès de l'élevage de l'Ain dénoncé par une video choc de l'association lyonnaise L214. On y voit des bêtes déplumées vivant les unes sur les autres dans une grande insalubrité.Le gouvernement a demandé une enquête dans la journée.
La marque d'oeufs Matines va cesser de s'approvisionner dans l'élevage de poules de l'Ain incriminé par une vidéo de l'association L214 pour ses conditions "alarmantes", a déclaré mercredi à l'AFP son directeur qualité Nous avons pris la décision de stopper les approvisionnements venant de cet élevage.
Il n'y a pas un oeuf qui sera conditionné en provenance de cet éleveur" - David Cassin - "Matines"
Des mesures de "retrait en magasin des oeufs déjà commercialisés" vont également être prises, a-t-il précisé, sans être en mesure de détailler le nombre et l'emplacement des supermarchés concernés.La marque Matines appartient au groupe Avril, présidé par Xavier Beulin, patron du 1er syndicat agricole la FNSEA.
Matines, qui dispose d'une "politique d'approvisionnement extrêmement stricte", prend "très au sérieux" l'affaire, a souligné M. Cassin.Un audit réalisé en novembre 2015 par la marque dans l'élevage mis en cause, près de Villefranche-sur-Saône, avait "mis au jour un certain nombre de manquements, mais
en aucun cas à la hauteur de ceux montrés dans la vidéo de L214", a-t-il expliqué.Une "demande de plan d'action" avait été adressée à l'éleveur à la suite de cet audit.
La marque vend 1,5 milliard d'oeufs par an, soit 10% de parts du marché français.Sollicités par l'AFP, les distributeurs Auchan, Carrefour, Casino, Intermarché et Super U, qui vendent la marque Matines dans leurs supermarchés, n'avaient pas encore réagi en fin de matinée.
Une enquête diligentée dans la journée
"S'il le faut, je fermerai cet élevage", a réagi de son côté le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll sur France Info. Sa collègue de l'Environnement Ségolène Royal a réclamé une inspection et une décision "dans la journée" au préfet de l'Ain.
Le Foll : "Le gouvernement fera ce qu'il faut... par FranceInfo
Proche de Villefranche-sur-Saône, le Gaec du Perrat fait de l'élevage industriel de porcs et de volailles. Sur son site internet, il assure que l'élevage industriel en cage (signalé par le code 3 sur les oeufs, contre 1 pour le plein air), "dénigré à l'heure actuelle", est "pourtant l'un des seuls pouvant garantir une réelle fraicheur des oeufs" et "bénéficie d'une sécurité bactériologique parfaite".
Le reportage