48 heures après l'arrestation d'Edgardo Greco, membre de la 'Ndrangheta', mafia calabraise, en cavale depuis 16 ans et arrêté à Saint-Etienne, on en sait un peu plus sur son profil. Ses connaissances stéphanoises le décrivent comme quelqu'un de gentil et serviable.
Pour les Stéphanois qui le connaissaient, il s'appelait Paolo Dimitrio. "Un homme charmant" comme le décrit sa voisine de palier, mais aussi nombre de ses connaissances. Pourtant, il s'agit d'une fausse identité, emprunter à une célèbre criminel des Pouilles en Italie.
Pour cause, Edgardo Greco de son vrai nom, était en cavale depuis 16 ans lorsqu'il est arrêté par la police française à Saint-Etienne, dans la nuit du 1er au 2 février. Il fait parti de la Ndrangheta, une organisation mafieuse calabraise. Il avait été condamné en Italie à la réclusion criminelle à perpétuité pour deux meurtres et une tentative de meurtre en 1991.
Un passé insoupçonné à Saint-Etienne
48 heures après son arrestation, ses proches et connaissances tombent des nues à Saint-Etienne. "Il était bien vu dans tout le quartier. Tout le monde l’appréciait", nous affirme Mireille Bertelli, sa pharmacienne. "A chaque fois qu'il venait, il nous apportait le café",
Connaissez-t-elle son passé mafieux ? "Non, il ne parlait pas de l’Italie. A la pharmacie, ce n’est pas forcément le lieu où l’on parle de sa vie", précise-t-elle.
Même son de cloche dans le petit immeuble ou il habite. "Il ne parlait pas de ses racines italiennes mais je ne lui demandais pas non plus, cela ne me regarde pas", affirme Josée Garin, sa voisine.
Des problèmes d'argent
Malgré les révélations, elle garde un excellent souvenir de celui qu'elle qualifie "d'homme charmant, très correct, très discret et sympathique". Elle nous explique avoir une très bonne relation avec lui. "C'est un amour cet homme-là ! Il vient parfois chez moi pour pour que je l'aide car il a du mal à parler français", nous explique-t-elle.
Elle nous révèle également qu'Edgardo avait des dettes : "Il doit toujours de l’argent à droite à gauche. Il est en retard pour l’électricité, pour l'eau." Une raison qui l'a poussé à retourner travailler à la pizzeria où il fut salarié durant plusieurs années.
Atteint du cancer
D'après nos informations, il est revenu travailler dans une pizzeria de Saint-Etienne, il y a 3 mois. S'il cuisinait les pizzas durant ses premières années dans l'établissement, il s'occupe dorénavant des préparations la nuit. En cause, sa condition physique qui s'est dégradée depuis qu'il est atteint de cancer selon les témoignages que nous avons recueillis.
Cette même maladie est venue à bout de son rêve d'avoir sa propre pizzeria. Un projet qu'il a imaginé en 2019 et concrétisé un an plus tard. "Comme il avait pas beaucoup de sous, il cherchait une petite affaire", nous explique Philippe Martinez, l'agent immobilier qui l'a aidé à trouver son local.
"Je l’ai recroisé pendant la période du covid, il avait une salle tête. Il m’a dit "j’ai attrapé un cancer, je suis foutu", poursuit le professionnel. "Il a vendu son fond de commerce en catastrophe à une franchise du Puy-en-Velay. Je pensais même qu’il était mort".
Arrêté par la reconnaissance faciale
Edgardo Greco était pourtant bien vivant. C'est grâce à la reconnaissance faciale qu'il est repéré par la police italienne en France. Après une enquête d'un an. Elle finit par formellement l'identifier et demande à ses homologues français de procéder à son interpellation.
Déféré après sa garde à vue, il est actuellement en attente de son extradition vers l'Italie dans une prison de la région.