Le département de la Loire a équipé les mairies volontaires de boîtiers pour sécuriser leur réseau internet et téléphonique contre les cyberattaques en partenariat avec une start-up stéphanoise.
Le 5 mars, la municipalité de Sury-le-Comtal a été attaquée ! Une attaque invisible pour voler des documents sensibles. Tout a été déjoué par un système de cyberprotection créé par une start-up stéphanoise qui a été ajouté il y a deux ans au serveur municipal sur une invitation du Département.
Une innovation stéphanoise
Le boîtier qui a préservé l'installation de la mairie n'est pas un antivirus, mais un filtre supplémentaire qui empêcherait la plupart des cybercriminels d'entrer sur le réseau protégé ou d'en sortir des données. C'est l'innovation d'une start-up stéphanoise. Cette dernière en profite aussi pour analyser en temps réel les cyberattaques détectées et traduire les résultats en une sorte de météo.
"Le plein soleil, c'est quand depuis minuit, il n'y a pas eu d'attaques. Une petite pluie, c'est qu'il y a eu quelques attaques interceptées et les tornades, c'est qu'il y en a eu un peu plus" détaille Fabrice Kozsyk, directeur général de Serenicity. Les périodes de plein soleil tendent à disparaître.
Pour les collectivités, les attaques se concentrent sur leurs messageries et leur réseau téléphonique. Elles peuvent provenir du monde entier. "Quand on travaille en informatique, on a tendance à être un petit peu paranoïaque. Certains élus nous diraient qu'on en fait trop, mais il faut se rendre à l'évidence : personne n'est à l'abri d'une cyberattaque. Avoir plus de protection, c'est mieux que de ne pas en avoir du tout" justifie Jérôme Bonneville, l'informaticien de la mairie.
Un observatoire ligérien de la cybercriminalité
Dans la Loire, une centaine de communes s'est équipée de ce boîtier. C'est le département de la Loire qui en a eu l'idée et qui les accompagne depuis une vague sans précédent de cyberattaques sur le territoire. "On peut être attaqué et ne pas le savoir. On peut avoir une fuite d'état civil où il y a tous les actes de naissance et ignorer que ces données seront revendues sur le darknet" alerte Séverine Reynaud, vice-présidente du département de la Loire en charge du Numérique. "Nous devons protéger nos concitoyens".
On ne se pose pas la question sur la cyberattaque. On sait qu'ils vont être attaqués. La question, c'est quand et comment on le gère.
Séverine Reynaud,vice-présidente du département de la Loire en charge du Numérique
Avec ce programme primé à deux reprises, le département a mis en place un observatoire de la cybercriminalité. À ce jour, 92 communes en font partie. L'an dernier, 422 000 cyberattaques ont pu être neutralisées dans la Loire.