Vers une extension du couvre-feu à l'ensemble du département de la Loire samedi

Le couvre-feu instauré le 17 octobre au sein de la métropole de Saint-Etienne va être étendu à l'ensemble du département de la Loire vendredi à minuit, a-t-on appris mercredi soir 21 octobre, de sources concordantes. Une "dernière étape avant celle du re-confinement" selon la préfète de la Loire.

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La métropole de Saint-Etienne est déjà concernée par la mesure de couvre-feu, entre 21h et 6h du matin. Mais cette dernière devrait être étendue prochainement à l'ensemble du département de la Loire. Jean Castex, qui doit prendre la parole ce jeudi 22 octobre, à 17 heures, pour annoncer une série de mesures afin de tenter d'enrayer la crise sanitaire. Il devrait notamment annoncer le basculement de plusieurs départements en zone d'alerte maximale. 

La globalisation du couvre-feu sur l'ensemble de la Loire, mesure qui sera officialisée après la prise de parole du chef du gouvernement et du ministre de la Santé, Olivier Véran, fera l'objet d'un arrêté préfectoral vendredi, a annoncé la préfète de la Loire lors d'un Facebook live auquel participaient tous les maires et les parlementaires du département. Accompagnée du directeur de l’Agence régionale de santé, elle a fait hier un point les élus de la Loire. 
 

Activité épidémique : "la Loire en pôle position"

Au cours de cette visioconférence, le directeur général de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Yves Grall, a dressé un tableau de la situation sanitaire du département, révélant que le taux d'incidence atteint 673 dans la Loire, contre 569 pour le Rhône et 432 pour l'Isère.

Le directeur régional de l'ARS a relevé que "la progression de l'épidémie, constante depuis plusieurs semaines, met, hélas, la Loire en pôle position". Il a également souligné que "sur la métropole stéphanoise, le taux d'incidence est monté à 807 et que l'ensemble du département est touché à peu près partout, avec des taux à plus de 250 à l'heure actuelle".


Interventions non urgentes déprogrammées 

Concernant "les marqueurs de l'épidémie que sont aussi les clusters, nous en avons actuellement 26 qui sont actifs et qui font l'objet d'un travail considérable, dont 17 dans des Ehpad", a ajouté Jean-Yves Grall.

"Les hôpitaux sont sous forte tension, ce qui amène à plusieurs mesures", a également souligné le représentant de l'ARS, annonçant "qu'à partir de lundi, les interventions seront toutes déprogrammées dans les établissements hospitaliers de la région, sauf les urgences, de façon à libérer des capacités, du personnel médical et paramédical pour prendre en charge cet afflux de patients".
 

"Dernière étape avant le re-confinement"

"Nous avons pour le moment le triste record des indicateurs les plus dégradés de France. Cela justifie que nous soyons un peu plus offensifs dans les mesures. Des contrôles très renforcés montrent toutefois un très grand respect de la population dans son ensemble. Il faut que ça dure", a pour sa part précisé la préfète Catherine Séguin.

"Mon objectif est que le couvre-feu s'étende sur tout le département à partir de samedi zéro heure. C'est la dernière étape avant celle du re-confinement que nous devons absolument éviter, comme en mars", a-t-elle conclu.


La semaine dernière déjà, tous les indicateurs étaient au rouge pour la Loire. Le département enregistrait les plus forts taux de contamination au Coronavirus de l'hexagone.

 

Les soignants de l'hôpital du Gier tirent la sonnette d'alarme


L'hôpital du Gier, situé à Saint-Chamond, est sous tension. Les soignants ne cachent pas leur inquiétude face à la situation sanitaire Covid qui se détériore dans la Loire. Dans le centre hospitalier de Saint-Chamond, la pression est croissante: le personnel soignant craint de ne plus avoir bientôt de lits disponibles pour les patients atteint du Covid si la situation ne s'améliore pas dans les prochaines semaines. Un service de médecine a même été transformé en service Covid. Et actuellement, les 75 lits réservés aux patients atteints par le Coronavirus sont presque tous occupés. 

La situation actuelle est critique, on arrive bientôt à saturation. On ne s'attendait pas à une telle deuxième vague. On arrive en terme de patients Covid+, au plus haut de ce qu'on a eu sur la première vague.

Maxime Bataillard (responsable du service Covid de l'hôpital du Gier)

Même inquiétude du côté des infirmières et même constat par rapport à la situation du printemps dernier. "On voit qu'on remplit les lits à une allure impressionnante, on mute les patients en réanimation quasiment tous les jours, ce qui n'était pas forcément le cas pour la première vague. On est très inquiets," explique Nelly Chouvelon, infirmière à l'hôpital du Gier. 
De son côté, Aurélie Santos Monteiro constate que les patients plus jeunes ne sont pas épargnés et s'alarme : "J'ai l'impression que chez les patients plus jeunes, les formes graves sont plus répandues que lors de la première vague. Beaucoup de patients décompensent, des patients jeunes, qui n'ont pas forcément d'antécédents." Et l'infirmière déplore:

Tant que les gens n'auront pas eu quelqu'un de contaminé dans leur cercle proche, j'ai l'impression qu'ils ne se sentiront pas concernés !

Aurélie Santos Monteiro (infirmière Hôpital du Gier)

A l'hôpital du Gier, ces soignants qui ont déjà affronté la première vague, sont unanimes: il faut prendre toutes les précautions possibles pour éviter que la deuxième n'emporte tout sur son passage.  
 
©France 3 RA

 Les critères pris en compte dans l'activation du couvre-feu :  taux d'incidence (tests RT-PCR sur 7 jours) supérieur à 250 pour 100.000 habitants, taux d'incidence supérieur à 100 chez les 65 ans et plus, taux d’occupation des lits de réanimation supérieur à 30%. Dans la Métropole de Saint-Etienne, le taux d'incidence à atteint 807 pour 100 000 habitants, selon les derniers chiffres de Santé Publique France. Ce même taux s'élève à 673 pour 100 000 dans l'ensemble du département de la Loire.
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