Huit hommes comparaissent à partir du 15 juin 2022 devant la Cour d’Assises du Rhône pour la spectaculaire attaque d’un fourgon blindé à Saint-Chamond à l’automne 2017. Le conducteur du fourgon s'exprime pour la première fois depuis 5 ans.
Les auteurs présumés de l'attaque spectaculaire d'un fourgon blindé à Saint Chamond en septembre 2017 comparaissent devant la cour d'assise du Rhône à Lyon à partir du 15 juin 2022. Prévu en janvier dernier, il avait dû être renvoyé car deux des accusés étaient positifs à la COVID 19.
Une scène d’une violence impressionnante
Au petit matin du 25 septembre 2017, un fourgon blindé qui vient ravitailler un distributeur de la Caisse d’Epargne, place Louis Comte, au cœur du quartier du Creux, à Saint-Chamond, est cerné par trois grosses cylindrées.
Le conducteur du fourgon sent un choc à l’avant, voit un homme cagoulé, comprend immédiatement qu’il est la cible d’un braquage. Egalement bloqué par l’arrière, il recule en force et parvient à se dégager, à éviter aussi une troisième voiture de malfaiteurs, tout en essuyant des tirs d’armes lourdes. Il réussit finalement à trouver refuge au commissariat de police de la ville avec ses deux collègues indemnes et toujours son chargement de plus de 930 000 euros. Les trois convoyeurs de fonds garderont toutefois de ce cauchemar d’importantes séquelles psychologiques.
Mettre le feu pour tenter d'effacer les traces
Les braqueurs que les témoins décriront comme tous cagoulés, habillés de sombre et porteurs de gilets pare-balles, et qui n’ont pas hésité à faire feu sur le fourgon, incendient leur BMW devant la Caisse d’Epargne avant de prendre la fuite. Les deux autres véhicules seront également découverts calcinés peu après.
Mais dans leur précipitation, ils abandonnent quelques indices, morceaux de gants, chargeur de fusil d’assaut ou encore étuis de munitions, le point de départ de cinq mois d’investigation, avec recherches d’ADN, écoutes téléphoniques et vidéosurveillance.
Interpellations simultanées
Le 26 février 2018, la quasi-totalité des auteurs présumés de ce braquage raté est interpellée simultanément entre Saint-Etienne Lyon et Saint-Raphaël dans le Var. Pendant les perquisitions, les enquêteurs, qui suspectent aussi un autre braquage en préparation, mettent la main sur une dizaine de gilets pare-balles, des pistolets automatiques, des chargeurs de kalachnikov, des explosifs et deux voitures volées. Parmi les membres présumés de ce gang ultraviolent se trouvent des figures connues du banditisme aux casiers judiciaires déjà bien remplis.
- le Stéphanois Abdelkarim Nemmiche, condamné en 2008 à 14 ans de réclusion criminelle pour vol avec arme. Aujourd’hui âgé de 44 ans, il est considéré comme l’organisateur principal du braquage avorté de Saint-Chamond. Devant la Cour d’Assises du Rhône, il devra donc répondre de tentative de vol avec arme et tentative de meurtre en bande organisée en récidive
- Le Varois Rachid Messous, 57 ans, devra répondre des mêmes chefs d'accusation. Lui est connu pour avoir pris part à la tentative d'évasion par hélicoptère d'un détenu de la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône en 2005. Cerveau présumé de l’opération, il avait écopé en appel devant la Cour d’Assises de l’Ain de dix ans d’emprisonnement.
- Egalement dans le box des accusés, Michel Valero arrêté lors de la deuxième vague d’interpellations en décembre 2018. Agé de 64 ans, ce natif de Haute-Savoie qui réside dans le Vaucluse s’est fait un nom dans les chroniques judiciaires pour être un des 3 détenus de la prison de Luynes dans les Bouches-du-Rhône, à s’être fait la belle en hélicoptère en avril 2003 alors qu’il avait été condamné quelques mois plus tôt, en décembre 2002, à 20 ans de réclusion pour l'attaque contre un fourgon blindé de la Banque de France à Salon-de-Provence.
Tous risquent de retourner derrière les barreaux pour de longues années. Le verdict est attendu le vendredi 24 juin au terme de dix jours d’audience.