Sail-les-Bains renoue avec son histoire. Son eau de source est à nouveau commercialisée. Positionnée haut de gamme, elle a pour vocation d'investir les grandes tables.
Une nouvelle eau minérale sur le marché. L'eau de Sail-les-Bains, petite commune située aux confins de la Loire et de l'Allier. Un projet concrétisé par un chef d'entreprise lyonnais, issu de la parfumerie et du marketing olfactif.
Il y a 2 ans, Stéphane Arfi a eu un véritable coup de cœur pour le domaine thermal de Sail, à l'abandon après de nombreuses péripéties notamment avec son ancien propriétaire qatari. Deux ans après son rachat, avec le feu vert de l'ARS, l'eau est à nouveau commercialisée.
Le PDG du domaine, n'est pas peu fier de réussir là où un prince du Qatar, le précédent investisseur, a échoué. Il a travaillé minutieusement le commercial, la communication et le marketing pour mettre toutes les chances de son côté. Il se dit confiant, les premiers retours sont encourageants.
L'argent ne fait pas tout. Il faut avoir les idées.
Stéphane ArfiPDG du Domaine de Sail-les-Bains
Une commercialisation 2.0
Premier changement, le look. Le prototype de la bouteille a été travaillé par le designer lyonnais, Luc Jozancy. Sa contenance est de 80 cl. Sans étiquette, elle est sérigraphiée. L'objectif est qu'on la repère d'un seul coup d'eau. Son épure a pour but qu'on la laisse sur la table pour son élégance bien française.
La cible, des établissements haut de gamme, des cavistes, des épiceries fines, en France et dans le monde.
"Aujourd'hui, il y des mastodontes qui sont en place dans ce secteur d'activité, soit on se dit qu'on fait comme eux et c'est peu probable que ça fonctionne selon moi, soit on fait différemment. On casse les codes". La marque souhaite s'appuyer sur les réseaux sociaux avec l'aide d'influenceurs". Elle cherche actuellement un ambassadeur ou une ambassadrice qui l'incarnerait.
Olivier Boizet, propriétaire du Domaine de Champlong, à Villerest, a été séduit par ce positionnement haut de gamme et local. "La présentation est classe, agréable avec un belle esthétique. C'est en accord parfait avec notre établissement". Son goût très neutre, un facteur essentiel qui met sa cuisine en valeur selon lui, l'a convaincu. "Choisir cette eau coulait de source" rajoute-il...
Le site a un fort potentiel
Pour l'instant 5 personnes travaillent sur le site, avec un objectif : produire entre 500 000 et 1 millions de bouteilles la 1ère année. Le potentiel est bien au-delà. Il existe 6 sources sur le site où l'eau jaillit naturellement. "L'eau de Sail est une eau de pluie qui est tombée il y a entre 4 et 7 000 ans. On va être tranquille pour encore quelques décennies. La source utilisée pour les bouteilles jusque-là permet une production de 40 millions de bouteilles par an. Celle servant à la station thermale une fois reliée peut en fournir 250 millions".
Après bien des déconvenues, dont le fiasco qatari, le Maire, Michel Pourret, veut enfin y croire. "Pour une commune de 200 habitants, ce site une mine d'or. L'eau est rare. On ne comprend pas qu'on ait ce potentiel sur notre commune et que l'eau ne jaillisse pas, qu'elle finisse dans la rivière. Si on arrive à valoriser cette eau, ce sera vraiment super".
D'autres projets en gestation
Une première étape a été franchie avec cette reprise de production mais Stéphane Arfi a d'autres ambitions pour ce site, comme le lancement d'une ligne de cosmétiques, et le redémarrage de l'ensemble de l'activité thermale qui remonte à l'époque gallo-romaine. Des perspectives d'emplois.
Mais pas question d'aller trop vite, au risque de voir tous ces projets tomber à l'eau.