Ambiance chaud-froid au Centre hospitalier du Forez d'un côté, à Feurs, on inaugure un centre de soin sans rendez-vous qui fonctionne 7 jours sur 7, de l'autre se tenait le conseil de surveillance du CH sous haute tension. Colère du personnel face au plan d'économie à venir.
C'est peu de dire que l'atmosphère était étrange au Centre hospitalier du Forez ce lundi 25 novembre 2024. Cela aurait pu une journée de réjouissance, puisque c'était la date choisie pour inaugurer le centre de soins sans rendez-vous, dont l'ouverture remonte au mois de juillet, sur le site de Feurs.
Un centre de soins, 7 jours sur 7, dans les locaux de l'hôpital, doté de 15 médecins, d'infirmiers et d'appareil d'analyses, c'est plutôt une excellente nouvelle pour une agglomération de 10 000 habitants qui, en septembre 2023, recherchait trois médecins via des annonces sur internet.
Une bonne nouvelle après une douche froide
Le problème, c'est que cette structure privée, bien accueillie et reconnue pour sa capacité à prendre en charge près de 40 personnes par jour en médecine générale, a été créée dans les locaux de l'hôpital après ... la fermeture l'an dernier des urgences dans ce même hôpital.
Une installation qui clôt, par là même, les maigres espoirs d'un retour de ce service mais ... qui relance la demande de détachement d'une antenne du SMUR sur place.
Pour une antenne du SMUR à Feurs
Une véritable sensation de chaud et froid qui explique la petite mobilisation d'une cinquantaine de personnes - des membres du comité de défense et de soutien du centre hospitalier du Forez - lors de l'inauguration du centre de soins.
Une présence pas du tout contre cet établissement, dont le rôle est salué. Mais pour bien rappeler à tout le monde de la santé la nécessité d'une antenne permanente du SMUR à Feurs, rattachée à l'hôpital de Montrison.
La réanimation au cœur du débat
Le SMUR, c'est une "structure mobile d’urgence et de réanimation" qui est composée d'un médecin urgentiste, un infirmier et d'un ambulancier. Son rôle est de prendre en charge des malades, le cas échéant les réanimer et les transporter au besoin vers un établissement de santé adapté. Comme l'hôpital de Montbrison par exemple, situé ... à 40 minutes de route.
Car la prise en charge de l'urgence et de la réanimation en particulier restent une vive inquiétude pour les Foréziens, qui avaient manifesté par milliers le 22 avril 2023 dans les rues de la ville contre la fermeture du service.
Un contexte social explosif au CH du Forez
L'autre élément troublant de cette journée du lundi 25 novembre, c'est la tenue - hasard du calendrier - d'un conseil de surveillance du Centre hospitalier du Forez, qui regroupe les sites de Montbrison et Feurs, depuis la fusion des hôpitaux en 2013.
Une réunion sous haute tension, qui n'a rien à voir avec l'ouverture du centre de soins de Feurs, mais qui a tout à voir avec les remèdes que pourrait appliquer la direction pour soigner la maladie chronique des établissements de santé du Forez : le déficit d'exploitation, estimé à 24,5 millions d'euros en 2024 et 2025 dans le plan global de financement pluriannuel, par ailleurs refusé par l'Agence régionale de Santé.
Des remèdes que les syndicats refusent d'avaler
Sous pression depuis la publication par la Chambre régionale des comptes d'un rapport explosif, la direction cherche des solutions et envisage - comme évoqué dans un audit qui proposait 184 pistes d'économies - de réduire le nombre de RTT et l'exclusion du temps des repas du temps de travail.
En filigrane, la crainte c'est celle des suppressions de postes, sur l'autel de la mutualisation des moyens, suggérée dans le rapport du "gendarme" des comptes publics en région.